De Vismes documents

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Archives Nationales, Paris


BB/11/411/1
dossier 9448.X.2





Division des aff.res civiles

No 9448

2e bureau

Cour Royale de Paris
Dept de la Seine
Tribunal d ---

Registre x 2
Enregistré le 24 fev. 1838

Devisme de Cayeu
Dde la confirm.on d’un titre de comte

(MM Burke et Perpigna (Ant.e), pour)


M. Lemerle

retiré deux actes de généalogie, ce 17 mars 1838.
John Burke

retiré toutes les pièces en langue anglaise, ce 30 8bre 1838.
Grossot Devercy



A Sa Seigneurie le Garde des Sceaux de France

Le Sr Elisée William de Visme, colonel dans l’armée de Sa Majesté Britannique, descendant en ligne directe des comtes de Visme de Cayeu, ainsi qu’il résulte tant d’un article dressé par Mr de St Allais le 24 juillet 1834, que d’un tableau généalogique établi par James Cathrow Disney, Somerset Herald (lesquels documents sont joints aux présentes) vient vous prier, Monsieur le Chancelier, de vouloir bien par des lettres patentes revêtues du Grand Sceau de France, certifier et rendre constant pour tous le droit appartenant à l’exposant au titre de comte de Visme de Cayeu, dévolu à ses ancêtres paternels par l’extinction de la branche aînée des comtes de Visme de Cayeu.

Pour quoi, en raison du grand laps de temps qui s’est écoulé depuis la dévoution du titre aux ancêtres de l’exposant, et en raison de la discontinuation des interpellations ou inquisition qui faites en certaines circonstances pour but de constater les droits des familles aux titres qu’elles portaient, l’exposant ose espérer que vous daignerez lui accorder la patente qu’il sollicite pour constater l’existence en sa personne du droit réel et imprescriptible à lui transmis par ses ancêtres de porter le titre de comte de Visme de Cayeu. Aux offres que fait l’exposant de fournir toutes autres justifications qui pourraient être jugées nécessaires, et de payer tous les droits auxquels ladite patente pourrait donner lieu.

J’ai l’honneur etc.

            de Visme

Southampton 13th fevrier 1838



Monsieur le Garde des Sceaux,

Je viens au nom de Mr Burke fondé de procuration de Mr Devisme de Cayeu adresser à Votre Seigneurie la requête dudit Sr Devisme à fin d’obtention d’une patente déclarative de ses droits au titre français de comte Devisme de Cayeu.
J’ai joint pareillement l’article dressé par Mr de St Alais et celui par Mr Disney.
J’ose vous prier de vouloir bien faire examiner la demande de mon client et les pièces à l’appui et de vouloir bien prendre une décision le plus promptement qu’il sera possible.

J’ai l’honneur d’être avec un profond respect,
Monsieur le Garde des Sceaux,
votre très humble et très obéissant serviteur
    
Ant. Perpigna

Paris le 23 février 1838


Monsieur le Garde des Sceaux,

Le soussigné chargé de la procuration de Mr Devisme de Cayeu a l’honneur de vous exposer
qu’une requête signée par Mr de Visme a été adressée à Votre Seigneurie à l’effet d’obtenir une patente déclarative du droit de porter le titre de Comte de Visme de Cayeu, aux offres de payer tous les droits réclamés en pareil cas,
que les pièces et documents ayant pour objet d’établir ces droits ont été joints à ladite requête.
Pourquoi le soussigné vient vous prier, Monsieur le Garde des Sceaux, de vouloir bien faire faire un rapport sur ladite demande le plus promptement qu’il sera possible, attendu que le soussigné est retenu à Paris uniquement par les soins que réclame cette affaire.
Il vous prie, pareillement, de vouloir bien lui indiquer celui de MM les référendaires à qui le dossier aura été adressé, à fin que le soussigné puisse faire auprès de lui les démarches nécessaires pour accélérer le rapport, en fournissant tous les renseignements requis.
Le soussigné a l’honneur d’être avec un profond respect,
Monsieur le Garde des Sceaux,
votre très humble et très obéissant serviteur

                            John Burke

Hôtel Meurice, rue de Rivoli
Paris 27 février 1838


Monsieur le Garde des Sceaux,

Je prends la liberté de m’adresser à Votre Seigneurie au nom d’un de mes clients, et si en le faisant directement je manque à quelquer règle d’étiquette je vous prie d’attribuer mon erreur à l’ignorance où je suis des coutumes de France, et à mon zèle pour les intérêts qui me sont confiés.
Je suis chargé, Monsieur le Garde des Sceaux, par le comte de Vismes de solliciter la recognition de ses droits à la représentation et aux honneurs de la famille de Vismes, et j’ai fait mettre sous les yeux de Votre Seigneurie des documents qui, j’en ai la confiance, suffiront pour établir qu’il a réellement recueilli ces droits par héritage.
Le comte de Vismes jouit en Angleterre d’une fortune territoriale très considérable et d’une position élevée.  Il est le petit-fils d’un Français, et j’ai lieu de penser que son père était né en France. Il a lui-même résidé long-tems sur le territoire français.
En réclamant les titres appartenant à son ancienne famille, il déclare n’être mû par aucun intérêt pécuniaire, car il est déjà en possession d’une fortune considérable, plus considérable peut-être que celle de beaucoup de membres de la noblesse anglaise.  
C’est, Monseigneur, en admettant des réclamations semblables à celles du comte de Vismes que, j’ose le dire, l’alliance entre les nations anglaise et française sera le plus fortement cimentée.
Un membre de la noblesse française résidant en Angleterre à la tête d’une fortune digne d’un prince, fait honneur au pays de sa naissance, et lui-même s’intéresse vivement à sa gloire et à sa prospérité.
J’entretiens en conséquence l’espoir que Votre Seigneurie daignera prendre en considération la présente réclamation à l’égard de laquelle il existe, parmi les précédents les plus récents, celui du marquis de Tonblanque, sujet Anglais, qui a obtenu ce que le comte de Vismes sollicite de Votre Seigneurie.
Qu’il me soit permis en terminant de dire un mot de l’humble individu qui prend la liberté de vous écrire.  Dans son pays, l’Angleterre, il a obtenu quelque réputation littéraire et ses ouvrages ayant principalement trait à la généalogie (l’histoire de la pairie) ont obtenu un grand succès.
Il porte un vif intérêt à l’affaire dont il vient de vous entretenir et se fera un honneur de fournir à Votre Seigneurie toutes explications, si vous daignez lui accorder la faveur d’une audience.
Il a l’honneur d’être avec un profond respect,
Monsieur le Garde des Sceaux,
votre très humble et très obéissant serviteur

                            John Burke

Hôtel Meurice
Paris le 7 mars 1838


Monsieur le Ministre,

j’ai eu l’honneur de vous adresser au commencement du mois des documents relatifs à la famille du comte de Vismes qui demandait l’autorisation de prendre le titre héréditaire de sa famille. J’ai découvert depuis dans les dépôts généalogiques de Paris certaines pièces qui me semblent de nature à établir plus clairement les droits dudit de Vismes et que je crois devoir ajouter à celles que j’ai envoyées. Je vous prie, Monsieur le  ministre, de daigner donner des ordres pour qu’on me permette de retirer le dossier en attendant qu’il soit  complet.

J’ai l’honneur d’être avec un profond respect,
Monsieur le Garde des Sceaux,
votre très humble et très obéissant serviteur
        
                   John Burke

Hôtel Meurice
16th mars 1838

M, la dde en confirmation du titre de Cte de Visme de Cayeu, que vous avez été chargé de présenter n’est point appuyée de pièces suffisantes pour en rendre possible la décision, et même l’examen. J’ai l’honneur de vs transmettre la liste des référend.res qui sont institués près le sceau pour la présentation et la poursuite de toutes les affaires de cette nature. Celui dont vous aurez fait choix vous indiquera les pièces à produire et les joindra à la requête nécessaire. C’est alors seulement que la dde pourra être instruite et examinée.
Recevez, M, les ass. de ma consid.on très dist.

            mars 38

M John Burke, rue de Rivoli, hôtel Meurice

y a-t-il lieu de reconnaître et confirmer un titre de noblesse française à un colonel anglais qui a abdiqué son pays d’origine ? Il me semble que cette exception est de nature à arrêter l’examen de cette dde.  



Ministère de la Justice                Sceau de France

Référendaires

ordre des réceptions titulaires
MM.
prédécesseurs
MM.
1818
FEUGUERAY, rue des Deux-Écus, 33, près de celle de Grenelle-Saint-Honoré. REBUT DE LA RHOELLERIE
1828
le Chev.er GARNIER, rue de la Ferme-des-Mathurins, 3, près le boulevart. DE LAUMOY
1829
DULONG, rue Traversière-Saint-Honoré, 41. OZANNE
1829
TESSIER, rue Neuve-Saint-Augustin, 39.
Le Chev.er GERMEAU
1833
GEOFFROY, passage Saulnier, 23.
Son père
1835
VAUTIER, rue de Richelieu, 35.
VINCENT
1835
DROUYN, rue des Moulins, 22.
DÉSILES-BÉNART
1835
CAVILLIER, rue de la Michaudière, 21. LOTTIN
1836
GAULTRON, rue de l'Université, 8.
DE PÉDESCLAUX
1836
LEROY DE LA BRIÈRE, rue de Lille, 11.
BARBIER-DAUCOURT
1836
DEVERCY, rue Taranne, 11.
MOIREAU
1836
SIMON, rue Neuve-de-Luxembourg, 27
MAUZÉ



Monsieur le Garde des Sceaux,

d’après les renseignements qui m’ont été fournis, il auroit été accordé par SM le Roi Louis XVIII en octobre 1820 à Mons Tonblanque de Grenier, marquis anglais, un acte attestant qu’il n’y avait point eu d’interruption dans la descendance.

Chargé par M le Cte de Vismes colonel anglais au service de SM Britannique de solliciter une faveur à peu près identique et pressentant que cette pièce doit se trouver classée aux archives de votre département, je viens vous prier, Monsieur le Garde des Sceaux, de m’accorder qu’il en soit fait recherche dans vos archives et que communication m’en soit permise.
 
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Garde des Sceaux,
Votre très humble et très obéissant serviteur.

Grossot Devercy

référendaire au sceau   


A Son Excellence Mr le Garde des Sceaux , Ministre de la Justice

Monsieur le Garde des Sceaux,

Elysée Guillaume de Vismes, comte de Vismes, anglais, colonel aux armées de sa Majesté Britannique, demeurant Yorke Lodge Southampton et encore Exmouth Devon, en Angleterre, descendant en ligne droite d’une noble famille originaire de France d’où Philippe de Vismes son aieul fut forcé de sortir par suite de la révocation de l’Edit de Nantes et vint se fixer en Angleterre sur la fin du 17eme siècle,
a l’honneur de s’adresser à votre Excellence pour obtenir de Sa Majesté le Roi des Français des lettres recognitives ou confirmatives du titre de comte que ses pères ont porté depuis au moins l’année dix sept cent seize.
Une possession immémoriale ou centenaire, telle qu’on l’a invoquée de tout temps en France, soit pour la maintenue de noblesse lors des recherches des nobles en 1666 et 1696, soit pour la confirmation d’un titre honorifique, pourrait certainement suffire à sa famille, si elle habitait encore son ancienne patrie, mais les usages anglais, plus sévères à cet égard, veulent que le titre qu’on porte d’origine étrangère soit reconnu par le gouvernement du pays dont on est originaire.
C’est pour satisfaire à cette condition que rend plus nécessaire le commencement d’un nouveau règne où les individus comme les familles doivent désirer paraître au rang qui leur appartient que l’exposant vient solliciter l’enregistrement de ce titre de comte dans le pays même où ses ancêtres ont jadis vécu et servi avec honneur et distinction.
Les descendans de Philippe de Vismes ayant occupé un rang et des places distinguées en Angleterre n’avaient point jusqu’à présent songé à faire preuve de leur véritable extraction en France, il leur avait suffi jusqu’ici de savoir que leur premier auteur en Angleterre, issu d’un sang noble français, avait vécu dans sa nouvelle patrie revêtu de ce titre de comte qu’une possession plus que centenaire a sanctionné dans sa famille ;  aussi, Monsieur le Garde des Sceaux, en venant demander aujourd’hui la confirmation de son titre l’exposant ne croit pas nécessaire de s’étendre longuement sur le nom patronimique qu’il porte ; il lui suffira de citer les familles qui ont illustré ce nom telles que celles de Cayeu, de Monchy et de Bloquel, pour justifier la demande qu’il a l’honneur de vous soumettre.
C’est à la dernière de ces trois races, celle de Bloquel de Vismes, qu’appartenait Philippe de Vismes, que ses convictions religieuses et les persécutions de la réforme qu’il professait forcèrent à se réfugier en Angleterre.
Moins considérable peut être que les familles de Cayeu et de Monchy, celle de Bloquel de Vismes appartient toutefois au corps de l’ancienne noblesse ; originaire du Cambresis où on la voit figurer avec distinction dès le XVIe siècle, elle se transporta en Artois, dans la baronnie de Vismes dont elle prit le nom, il y a plus de deux cent ans. Il y a lieu de consulter à cet égard l’Armorial général de France par M d’Hozier registre 1er première partie, page 71 (on donne ci-jointe la copie certifiée de l’article contenu audit armorial) n° 1.

L’exposant a l’honneur de vous soumettre, Monsieur le Garde des Sceaux, à l’appui de sa demande, la preuve des faits qu’il vient de vous exposer, fournie selon la forme authentique pratiquée en Angleterre pour établir la filiation des familles nobles. Cette preuve consiste dans le relevé des mentions insérées authentiquement aux tablette généalogiques dressées et conservées spécialement par les Rois et Hérault d’Armes, ledit relevé délivré par le hérault de Somerset dont la signature a été dument légalisée par les autorités compétentes ; à cette pièce est jointe une traduction légale, n° 2.

Quant à l’authenticité de ce document, il est inutile de dire qu’elle est complète et incontestable. Chérin. dans son discours préliminaire précédant son abrégé chronologique des édits et déclarations concernant le fait de la noblesse page xxv énonce cette preuve comme la seule adoptée tant en Angleterre qu’en Irlande et en  Ecosse, et comme contenant les monumens qui servent de preuves et les générations autorisées des dates de l’existence des personnes qui les forment ; ces tables généalogiques, dit-il, dressées par les rois d’armes de ces royaumes sont certifiées par six ou huit gentilhommes des cantons et provinces où la famille est domiciliée.
Les extraits de ces tables forment donc la preuve la plus positive puisque d’un côté cette preuve est spéciale et que de l’autre elle est environnée des plus grandes garanties et que la publicité des tables met obstacle à toutes usurpation qu’elle rend impossible.
La pièce fournie par l’exposant établit qu’il descend directement de Guillaume de Vismes son père, de Beckenham au comté de Kent, lequel descendait directement de Philippe de Vismes. Elle établit que Philippe de Vismes descendait en ligne droite de la noble famille des comtes de Vismes en France.
A l’égard du titre de comte, qui n’accompagne ni le nom du père de l’exposant ni celui de son aïeul, il est nécessaire de faire ici observer que tel est l’usage dans les généalogies anglaises de n’énoncer le titre qu’en ce qui concerne celui sur lequel cette généalogie s’assoit en dernier degré, mais que l’énonciation du titre sur cette dernière tête suppose nécessairement qu’il appartenait également aaux degrés précédents ; c’est en raison de ce qu’en terminant son extrait le hérault ajoute : « il est ainsi démontré que Elysée William de Vismes ci-dessus mentionné est descendu des comtes de Vismes en France la grande et noble maison de Bloquel de Vismes. Ce fait est en outre confirmé, ajoute-t-il, par la grande ressemblance ou presque identité qui existe entre les armes des deux branches, celle d’Angleterre et celle de France. »
L’exposant a fait dessiner en regard ces deux armoiries et vous les soumet ici, Monsieur le Garde des Sceaux, ses armes ne diffèrent de celles des Bloquel de Visme que par une brisure qui consiste dans le remplacement des trois merlettes par le chef chargé d’un croissant accosté de deux étoiles. n° 3.

Ces preuves déjà si satisfaisantes sont encore confirmées par la publication actuelle en Angleterre d’une histoire de la pairie et de la noblesse anglaise, ouvrage publié comme l’a été en France l’Armorial général sous la protection et la directon immédiate de la couronne et du gouvernement, et par conséquent ouvrage authentique. Cette publication page 320 relate, dans son texte, les énonciations du tableau généalogique en ce qui concerne Monsieur le comte de Visme. De plus dans des notes fort détaillées, les auteurs de cet ouvrage ont cherché à établir une origine remontant à plusieurs siècles ; l’exposant se contente de les énoncer sans les invoquer, attendu qu’elles ne présentent pas la même authenticité que le texte ; elles prouvent toutefois que sa noblesse est un fait connu et incontesté.
Toutes ces preuves doivent paraître suffisantes. Cependant pour se conformer aux coutumes de France à cet égard, Monsieur le comte de Vismes a du désirer pouvoir fournir toutes les justifications qu’on exigerait d’un Français en France.  Il s’est donc procuré des pièces et actes authentiques, au nombre de trois au moins par chaque degré, établissant et sa généalogie régulière depuis son aïeul et la possession constante du titre de comte dont il solicite la reconnaissance. Ces pièces, dont l’envoi n’est retardé que par les formalités de légalisations, viendront compléter les justifications nécessaires.
Demandera-t-on pourquoi l’Angleterre ne se contente point à l’égard de Monsieur le comte de Vismes des énonciations contenues aux tables généalogiques, puisque cette preuve est spéciale, authentique et la seule ordinairement requise ? On répond qu’en raison de sa possession appuyée sur cette preuve Mons le Cte de Vismes jouit sans contestation de son titre ; que ce titre est ostensiblement connu en sa personne, et qu’on lui reconnaît le droit de le porter, mais que ce titre provenant d’origine étrangère n’est point jusqu’à présent reconnu par le gouvernment comme titre Anglais et n’est point par conséquent classé parmi ces derniers ; c’est pour faire disparaître cette distinction que Mr le Cte de Vismes sollicite aujourd’hui de son gouvernement cette reconnaissance et que pour arriver à cette fin il a besoin, suivant les lois anglaises, de rapporter une reconnaissance par le souverain du pays où ce titre a pris origine.
L’exposant est originaire de France et se présente aujourd’hui comme citoyen anglais, lui demandera-t-on comment lui ou ses auteurs ont cessé d’être Français, lui demandera-t-on si ce n’est point par l’acceptation d’emplois militaires à l’étranger qu’il a perdu sa qualité de naturel Français ? Il ne peut penser que cette objection lui soit fait, mais au surplus la réponse est facile : à a présente requête est jointe une lettre de Lord brougham Grand Chancelier d’Angleterre qui établit le simple fait de naissance dans une partie quelconque des états britanniques constitue sujet anglais dans toute l’étendue du mot et sans autre formalité. Guillaume de Vismes fils de Philippe de Vismes est né en Angleterre et était sujet anglais, à plus forte raison l’exposant son fils. N° 4.

Lord Brougham en ce moment à Paris pour quelques jours encore (Hotel Brighton rue de Rivoli) pourrait en outre, Monsieur le Garde des Sceaux, lever tous les doutes, s’il en existait, et donner tous les renseignements que vous pourriez désirer sur le fondement et sur la moralité de la présente demande.
Toutefois Philippe de Vismes ayant été expulsé par force majeure de sa patrie l’exposant a pensé que ses descendants, bien que citoyens anglais, ne sauraient être assimilés par le gouvernement français à des étrangers ordinaires et cette considération non moins fondée en morale qu’en politique, à une époque surtout où la plus parfaite harmonie existe entre la France et l’Angleterre, a du lui inspirer la plus grande confiance dans le succès de sa requête.

En résumé, aux justifications qu’on exigerait d’un Français Mons le Cte de Vismes a joint les preuves admises en Angleterre.
C’est au moyen de ces dernières preuves que les familles d’Angleterre d’Ecosse et d’Irlande qui solicitèrent jadis l’honneur d’être présentées à la cour de France obtinrent les certificats des Clairambault et des Chérin et furent admises à cette faveur alors si difficile ; au nombre de ces familles on peut citer celles de Lynch, de Law de Lauriston, de Drumont-Mestre, de Bourke, de Mac-Mahon, de Mac-Carthy.
La grâce que l’exposant sollicite aujourd’hui quoique différant de celle que ces familles obtinrent de leur tems, se rapporte néa nmoins avec elle quant au genre de preuve que ces familles furent obligées de faire.
Il ose donc espérer, Monsieur le Garde des Sceaux, qu’il ne sera pas moins heureux et que sa demande sera accueillie par vous avec la bienveillante équité qui vous distingue.
Subsidiairement, et pour le cas où la possession du titre de comte ne vous paraitrait pas suffisamment constante, ce qu’il ne peut croire, Mr le Cte de Vismes se bornerait a solliciter la reconnaissance de sa noblesse, point qui ne laisse aucun doute.
Monsieur le Cte de Vismes prend, en tout cas, l’engagement de payer les droits auxquels il pourra être soumis aux effets ci-dessus.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Garde des Sceaux,
Votre très humble et très obéissant serviteur.

Grossot Devercy

référendaire




Hotel Brighton
rue de Rivoli
Monday 9th April

Lord Brougham presents his complts to Mr Burke and assures him that there is not the least doubt whatever on the subject upon which he writes.  No lawyer will be found in any part of the British dominions to doubt for a moment that the simple fact of being born in any part of the British dominions makes the party a British subject to all intents and purposes and with it the rights of a natural born subject, although the parents and the ancestors have always been aliens.  This is stated in Calvin’s case with respect to Frenchmen born in Acquitaine while that province belonged to the British crown and it has been constantly held applicable to Hindoos and others born in our Indian dominions. No proceeding whatever is required for establishing or recognizing these rights.




Paris ce 17 avril 1838

Mon cher Monsieur,

j’ose prendre la liberté de vous présenter un de mes compatriotes qui se trouve à Paris sur une affaire de grande importance et qui intéresse beaucoup de monde en Angleterre.  Il croit que l’honneur de vous être connu pourra lui être utile, vu l’emploi important que vous remplissez actuellement. Agréez, je vous prie, l’expression des sentimens d’estime et de respect avec lesquels j’ai l’honneur d’être, M le ministre, votre très humble et obéissant serviteur,

                                    H. Brougham

à Monsieur
M de Barthe


Monsieur le Ministre,

j’ai l’honneur de vous envoyer une lettre de la part de Lord Brougham que j’aurois demandé la faveur de nous présenter en personne si j’avais pu m’exprimer en français.

L’affaire dont Lord Brougham parle dans sa lettre est celle du comte de Vismes au sujet de laquelle je me suis déjà permis d’écrire à votre Excellence Les documents qui servent d’appui à la demande que j’ai eu l’honneur de vous adresser au nom de cette honorable famille se trouvent dans ce moment au département de la justice où ils ont été déposés par Monsieur de Vercy le référendaire qui s’est chargé de cette affaire.
J’espère que le témoignage de mon noble et illustre ami Lord Brougham servira à provoquer une décision favorable à une demande qui est justifiée par tant de titres. « Dites à M le ministre de la Justice qu’il me conférera une obligation personnelle s’il peut arranger cette affaire promptement » telle était l’expression de Lord Brougham en me remettant la lettre ci-jointe pour Votre Excellence.
J’ai l’honneur etc.

John Burke

Hotel Meurice
24th Avril 1838


Nota :
Monsieur le Comte de Vismes attacherait un très haut prix à ce que la lettre qu’il a l’espoir d’obtenir des bontés de son Excellence Monsieur le Garde des Sceaux fut écrite sur Parchemin, cette pièce devant être conservée dans sa famille comme un témoignage précieux de la faveur accordée par son Excellence.
C’est ici un détail qui peut paraître minutieux mais auquel, en Angleterre, on attache une très grande importance.


A Son Excellence Monsieur le Garde des Sceaux Ministre de la Justice

Monsieur le Garde des Sceaux,

Monsieur le Comte Elysée de Vismes a l’honneur de vous soumettre de nouvelles pièces à l’appui de celles qu’il a déjà eu l’honneur de produire pour justifier sa demande en délivrance des lettres confirmatives du titre de Comte et qui consistaient notamment dans l’extrait des tables généalogiques spécialement dressées et conservées en Angleterre pour la constatation des droits à la noblesse.
Ces nouvelles pièces sont les suivantes :
  1. n° 5 l’acte de décès de William de Visme son père délivré par le greffier de la paroisse de Beckenham
  2. n° 6 un relevé ou copie délivrée par le curé de la même paroisse constatant les armoiries existant sur la tombe dudit William de Visme.
    Ces deux pièces établissent que William de Visme son père, second degré du tableau généalogique, possédait le titre de Comte.
  3. n° 7 un reçu du percepteur des taxes en Angleterre constatant notamment qu’en 1823 l’exposant portait le titre de comte et était imposé pour droit de porter des armoiries.
  4. n° 8 un autre reçu de taxe daté de 1831 où la qualification de comte est également donnée à l’exposant.
  5. n° 9 une enveloppe d’une lettre adressée à l’exposant au 11 décembre 1827 par un membre du Parlement Anglais, et qui est constaté par M le consul de SM Britannique en France, et sur laquelle la même qualification de comte est donnée à l’exposant.
Ainsi il est clairement démontré par ces pièces dont il n’est pas possible de révoquer en doute l’authenticité, que le titre de comte dont on demande aujourd’hui la confirmation repose sur deux degrés de la table généalogique produite savoir sur William de Visme de Buckenham second degré et sur Elysée de Visme, premier degré et ce indépendamment de la preuve résultant pour les trois degrés, de la table généalogique produite laquelle, comme on l’a dit, est de nature authentique et spéciale.

L’exposant fait continuer des recherches à l’effet de produire des justifications plus nombreuses ; il ose cependant espérer, Monsieur le Garde des Sceaux, que votre religion est aujourd’hui suffisamment éclairée sur l’objet de sa demande ; la lettre qu’a eu l’honneur de vous adresser Lord Brougham vous a édifié sur la moralité de cette demande, il espère donc que vous voudrez bien la soumettre, dès à présent, à l’agrément de sa Majesté le Roi des Français.
Des raisons de haute considération lui font désirer d’obtenir cette faveur assez à temps pour pouvoir paraître avec son titre au couronnement de Sa Majesté Britannique.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Garde des Sceaux,
Votre très humble et très obéissant serviteur.

Grossot Devercy

référendaire



Milord, M Burke m’a transmis la lettre que vous avez bien voulu lui remettre pour moi.  Mr de Vismes, qu’elle concerne, a fait présenter, en effet, une dmde de reconnaissance de titre ou de noblesse, mais cette dde n’étant point encore appuyée des pièces voulues en pareil cas, la décision se trouve nécessairement ajournée jusqu’au moment où la production aura été rendue complète.  Dès que le référend.re qui agit pour M de Vismes aura rempli ce soin dont il s’occupe en ce moment, la décision nécessaire sera rendue et la manifestation de votre intérêt me fait désirer que rien ne puisse s’opposer à ce qu’elle soit favorable.
Agréez, je vous prie, Milord, les expressions de ma hte considération.

    vu                mai 38

à Lord Brougham

Les pièces étant produites maintenant écrire de suite que l’on va examiner avec attention et célérité.
    expédié le 28 mai 1838


Withycombe. Rawleigh

Le Comte de Visme
1823, les taxes d’une demi année dues le cinq octobre.

Croisées
3
7
1 ½
rentes placées 3
10
10
domestique mâle
12
0
carrosses à 4 roues 3
0
0
carrosses à 2 roues


chevaux de selle
14
4 ½
dito de traits


chien
7
0
poudre à cheveux
11
9
port d’armoiries 1
4
0
taxe de terre


total
13
17
1

signe H. Crable, receveur

Withy Combe. Rawleigh
Taxes des Pauvres

le Comte de Visme

troisième collection depuis la Fête de Notre Dame 1831.
quinze taxes
maison et jardin L1 s6 3d
imposé
signé H. Crable

Londres, le onze décembre 1837.
6 pour
G de Comte de Vismes
Exmouth
6s. Henry Beckelen Devon

Le Consul de Sa Majesté britannique à Paris certifie que la présente enveloppe porte les marques d’affranchissement d’un membre du Parlement d’Angleterre et qu’elle n’a été chargée d’aucun port de lettre à la poste.
Paris ce 25 avril 1838.
/signé/ : Thomas Pickford. (L.S.)

Armoiries.
un chevron entre un croissant au bas et deux étoiles au haut : accompagnant les enseignes de l’épouse. Crête (vraisemblablement) une colombe volante.

les armoiries ci-dessus sont sur la tombe de William comte de Visme, au cimetière de l’église paroissiale de Beckenham, dans le comté de Kent.

Je certifie que ce qui est ci-dessus est correctement copié de l’original. Le 1er mai 1838. (signé) : Marshall Hall Vine, curé de Beckenham.


Au collège de Hérault d’armes à Londres, le 7 mai 1838.

Mon cher Monsieur,
je suis fâché si quelque difficulté s’était élevée par ma négligence pour fixer le titre de comte à Philippe de Visme, noble Huguenot qui a cherché un asyle en Angleterre.  D’après les papiers de famille qui m’ont été produits et par tradition de famille en famille, il appert avoir été certainement ainsi désigné, du moins il est certain qu’il a été titré comte par sa famille immédiate et par ceux de sa maison, mais en venant se réfugier dans un pays étranger avec les débris de sa fortune, il paraissait avoir gardé pendant quelques années une sorte d’incognito envers le monde parmi lequel il vivait. 
Je l’aurais titré comte, mais je pensais que le terme plus général de noble, vu nos formes strictes de preuves, pourrait être plus facile à établir, si jamais il était révoqué en doute en Angleterre, sachant combien il est pénible de prouver un rang défini, après un espace de plus d’un siècle, et après la destruction de chose telle qu’une suite régulière de documents de famille.  J’ai jugé plus sage d’employer le terme non défini de noble, je pense que cett explication sera suffisamment satisfesante. Je suis, mon cher Monsieur, votre très dévoué.
(signé) Ja. Cathron Disney
Héraut d’armes de Somerset

à John  Burke
Esquire à Paris

Le vingt-quatre juin mil sept cent quatre vingt un est décédé à Beckenham, dans le comté de Kent, William, comte de Visme.

Pour copie fidèle au registre des inhumations à Beckenham, Kent, ce vingt-septième jour d’avril 1838. (signé) Wm Arnold, greffier de la paroisse.



Par devant moi William John Playters Wilkinson, maire de la ville et du comté de la ville de Exeter, royaume d’Angleterre et John Gidley Town greffier de ladite ville ont comparu : Robert Peel, écuyer, William Brekford Coham, greffier Charles Wickstead Ethelston greffier,  Thomas Henry Hall écuyer, Charles Dallas brigadier général ci-devant gouverneur de Ste Hélène, l’honorable Alexandre Jones, et Braduck John Glascott, greffier, tous de Exmouth, dans le comté de Devon.
En présence de John Prenchard jeune, gentleman et de Frederick Alfred Prenchard gentleman témoins qui ont certifié l’identité desdits Messieurs les comparans lesquels déclarent connaître Elisée William de Visme dit comte de Visme et être en connaissance personnelle avec lui qui sollicite à la chancellerie de France d’être reconnu dans le droit qu’il a au titre français de Comte de Visme qui lui est échu en la descente directe par l’extinction de la ligne aînée, et ils déclarent que d’après le témoignage qui leur a été produit et montré en une copie du testament de William de Visme dit le comte de Visme, défunt père dudit Elisée William de Visme, ils croyent véritablement que ledit Elisée William était le fils aîné de son père William de Visme dit comte de Visme.
(signé)
Robert Peel
William Brekford Coham, magistrat de Devon
C. W. Ethelston
T. H. Hall
C.  Dallas
A. Jones
B. J. Glascott

Fait et signé en notre présence et en celle des témoins, par les Messieurs ci-dessus nommés et par William John Playters, maire et par John Gidley Town greffier, ce premier jour de l’année de notre Seigneur mil huit cent trente huit.
(signé)
W. J. P. Wilkinson, maire de Exeter
(signé) John Gidley Town greffier de Exeter
John Prenchard jeune, Fred. A. Prenchard, témoins

 
Adrien-Antoine Bloquel de Croix, seigneur de Wismes, de Lambi et de Liévin, demeurant audit lieu de Wismes en Artois, diocèse de St Omer et généralité d’Amiens, naquit le 22 janvier 1697, et fut reçu le 4 juin 1710 au nombre des gentilhommes élevés dans le Collège Mazarin, dit des quatre nations, à Paris. Il obtint au mois de mai 1724 des lettres patentes en forme de charte par lesquelles, en considération de son ancienne noblese et des motifs qui avaient déterminé Sa Majesté à lui accorder précédemment des lettres de chevalerie, elle lui permet, ainsi qu’à ses enfans et descendans nés en légitime mariage, de porter sur l’écusson des armes de sa famille une couronne de cinq fleurons et pour support deux griddons, ces lettres adressées au conseil Provincial d’Artois, où elles ont été registrées.

Les titres produits par ledit sieur Adrien Antoine Bloquel de Wismes, pour sa réception au collège Mazarin, établissant succesivement sa filiation depuis Robert Bloquel, son triosayeul, écuyer, sieur de Lambis, lequel comparut pour l’état de la noblesse dans la première assemblée des Etats de Cambrai et du pays de Cambrésis tenus l’onzième décembre 1597 après la prise de ladite ville faite par le Roi d’Espagne.

Dans l’église de l’abbaye de Loos, près de la ville de Lille, est une épitaphe conçue en ces termes :
Icit git messire Aalard François Bloquel de Croix, chevalier, seigneur de Wismes, Lambi, Angre, Liévin, &c quui mourut le 19 de janvier 1675. Requiescat in pace.
Au dessus de cette épitaphe sont gravées les armes dudit seigneur de Wismes, savoir d’argent à un chevron de gueules, accompagné de trois merlettes de sable, posées deux en chef et une en pointe, écartelé d’azur à un chevron d’or renversé coupé d’argent, à un chevron de gueules, apointé à l’autre chevron, et sur le tout d’argent à une croix d’azur chargée au cœur d’une étoile à six rais d’argent. Cet écu, timbré d’un casque de profil, orné de ses lambrequins d’or, d’azur, d’argent et de gueules, et ayant pour cimier une tête et col de cheval d’argent, avec son mors d’or, et ses resnes de gueules.

Messieurs Bloquel de Wismes, portent à présent pour armes, à cause de la concession de Sa Majesté,
un écu d’argent, à un chevron de gueules, accompagné de trois merlettes de sable, posées deux en chef et une en pointe, l’écu timbré d’un casque de front, surmonté d’une couronne de cinq fleurons. Supports deux  griffons.

Certifié la présente copie relevée littéralement sur l’article de l’armorial général de France par moi, référendaire soussigné
Grossot Devercy


Philippe Vismes noble Huguenot descent en ligne droite de la noble famille des comtes de Vismes en France, se fixa en Angleterre lors des persécutions auxquelles les Protestants étaient alors en butte dans son pays natal.
épousa Marianne de la Majanes, le 26 juillet 1716 ancien style ; cette dame la dernière descendante d’une branche protestante de la noble famille de Picquet marquis de Majanes sortie de la Picardie en France.

William de Vismes, de Beckenham au comté de Kent.
épousa Elisabeth fille d’Elisée d’Auriol baron de Joutens, d’une illustre maison baroniale du bas Languedoc, qui s’était réfugiée en Angleterre, lors de la révocation de l’édit de Nantes.

Elisée William de Vismes, comte de Vismes, colonel au service de sa Majesté britannique, vit maintenant en 1838.
épousa Jane, veuve de B. Halls, D.D.

Il est ainsi démontre que Elisée William de Vismes ci-dessus mentionné et qui vit maintenant, est descendu des comtes de Vismes en France, la grande et noble maison de Blocquel de Vismes.  Le fait est en outre confirmé par la grande ressemblance ou presque identité qui existe entre les armes des deux branches, celle d’Angleterre et celle de la France.

En foi de quoi j’ai donné ma signature et mon sceau
(signé) James Cathrow Disney
Hérault de Somerset, Londres.


Extrait d’un livre en la possession des autorités paroissiales des paroisses réunies de St Clement East Cheap et de St Martin Orgar, lequel contient la liste de la congrégation de l’église française protestante à Martin’s Lane.

octobre 1716. Banc 62 ½
Philippe comte de Vismes résidant à Laurence Lane.

 Ce qui est ci-dessus est fidèlement extrait du livre ci-dessus mentionné, ce quinzième jour de Mai 1838.
(signé) John Sharp, marguillier.

Extrait du registre des enterrements à l’église paroissiale de Clapham.

Philip comte de Visme de cette paroisse, octobre vingt-cinq mil sept cent cinquante six.

Ce qui est ci-dessus est une copie fidèle du registre des enterrements de la paroisse de Clapham, dans le comté de Surry. En foi de quoi je signe.
(signé) R. Gibbs, greffier de la paroisse. ce 15e jour de mai 1838.



Here is, in fact, what appears on the register of the parish of in the county of Surrey, under the burials for 1756: no title of count!




Rapport

Une demande en reconnaissance ou confirmation du titre de comte, et, à défaut, en reconnaissance ou confirmation de noblesse, est en ce moment présentée par M le référend.re Devercy, au nom de M Elysée William de Vismes, colonel au service de S.M. Britannique.

Cette demande, à laquelle une partie seulement des pièces promises a été réunie tout récemment, est appuyée de l’intérêt de l’ex-chancelier Lord Brougham, pair d’Angleterre.
L’ayeul de l’impétrant, Philippe de Vismes, qui professoit la religion reformée, fut forcé de s’expatrier par suite de la révocation de l’édit de Nantes (en 1685) pour se soustraire aux persécutions de cette époque . Il se réfugia en Angleterre où il épousa une française, le 26 juillet 1716. De cette union, sortit William de Vismes qui s’allia à une maison du Bas Languedoc, également réfugiée. C’est ce mariage qui a donné naissance au pétitionnaire.

Avant tout, il faut bien se pénétrer de cette vérité, que la possession légale d’un titre ou de la noblesse, ne peut se prouver que de trois manières :
soit en rapportant l’acte même de concession ou les lettres patentes ;
soit en produisant les provisions de la charge ou de l’emploi qui anoblissoit ;
soit en justifiant d’une possession centenaire par le rapport de trois pièces par chaque degré.
Dans tous les cas la filiation doit être complètement et régulièrement établie.

Ceci posé, voyons, en ayant soin de les distinguer les unes des autres, les allégations qui sont données, et quelles preuves sont produites.

Suivant la requête, l’ayeul auroit possédé le titre de comte qui seroit arrivé au demandeur par droit de succession comme héritier de son pere ; et seroit issue de la branche des ctes de Vismes connue sous le nom de Bloquel.
Suivant les pièces, celles admissibles, on trouve :
Cette dernière pièce est celle sur laquelle repose toute la demande. On prétend que ces tables généalogiques sont les seules preuves qui existent en Angleterre, et qui sont de nature à déterminer, en France, une décision favorable.
Je répondrai que ces preuves sont effectivement admises en Angleterre, en Irlande et en Ecosse ; mais que les preuves qui sont représentées ici, manquent de ce qui peut leur imprimer le caractère de preuves, c’est-à-dire, du certificat de 6 ou 8 gentilhommes des cantons et provinces où la famille est domiciliée.
Ces tables se trouvant incomplettes et n’attribuant, d’ailleurs, aucun titre au père ni à l’ayeul (elles disent bien que l’ayeul descend des anciens comtes de Vismes, mais cela ne veut pas dire qu’il avoit droit au titre que ceux-ci auroient porté) on ne peut les considérer que comme indices, et non comme preuves.  Il est naturel de penser que les inscriptions sur lesquelles on s’appuye avec tant de confiance, sont choses de pure forme provenant de simples déclarations et qu’elles n’acquièrent d’authenticité véritable que par le certificat de gentilhommes dont la délivrance doit être précédée d’une vérification sur pièces.
Nous sommes d’autant plus d’avis qu’elles ne font pas preuve, que s’il en étoit autrement, on ne concevroit nullement le besoin que l’exposant auroit de recourir à la France : car, devenu anglais par le fait de sa naissance et celle de son père sur le sol d’Angleterre, ou du moins réputé tel par ce Royaume, quelle nécessité pour lui d’obtenir du pays qui a été celui de ses ancêtres, la reconnaissance du titre de comte, et cela, uniquement pour la produire à son pays actuel, qui l’auroit reconnu déjà et inscrit sur son catalogue officiel comme étant en possession légale de ce même titre ? L’idée d’une preuve renfermée dans ces inscriptions doit donc être réprouvée.
L’inadmission des tables ayant lieu, il resteroit à examiner le secours que la demande pourroit trouver dans le reste des pièces.
En principe, quand il s’agit d’une décision à rendre, en France, sur le fait d’une possession d’origine française, les justifications doivent être faittes incontestablement conformément à la jurisprudence de notre pays. Ainsi que nous l’avons exposé, l’une de ces justifications consiste à rapporter les trois pièces, énonciations du titre, par chaque degré, pendant une période de cent années.
D’abord et en partant de ce point, il s’en faut, dans l’espèce, qu’il en soit ainsi :
aucune pièce probante n’est fournie pour le requérant, pas même son acte de naissance ; rien de ce genre n’existe non plus pour l’ayeul ; deux pièces, seulement, s’appliquent au père.
La filiation qui doit dériver des actes de l’état civil n’est point établie régulièrement.
Enfin, l’on ne voit nulle part que le père ait été l’aîné des fils de l’ayeul, ni qu’il ait eu l’exposant pour fils aîné.
Mais, en réfléchissant, on se demande réellement si nous avons à intervenir dans une affaire qui se présente dans de pareilles circonstances.
On concevroit que l’impétrant, né en Angleterre, et par conséquent, anglais aux yeux de ce pays, vînt recourir à nous si son père et son ayeul étant demeuré en France, les actes les concernant eussent été rédigés en France, parce que, d’après les usages établis, nous savons comment ces actes doivent être conçus ici pour faire preuve ; mais les cent années de possession, pour lesquelles des justifications doivent être faites, ont été passées toutes en Angleterre, où depuis 1685 cette branche réside sans interruption ; l’impétrant et son père sont anglais d’origine ; pouvons-nous juger la valeur des actes anglais d’après la loi française, faite uniquement pour des actes libellés en France ? Nous ne le pensons pas. A nous le droit de prononcer sur l’effet et la validité des actes français ; mais c’est à l’Angleterre que semble appartenir le droit exclusif d’examiner et de constater ce que peuvent ou doivent produire ceux dressés dans ce royaume, surtout lorsque c’est à un anglais qu’ils s’appliquent.

Ainsi, soit pas ce dernier motif soit par celui tiré de l’insuffisance de la production, il n’y a aucun lieu de reconnaître ou de confirmer, par des lettres patentes, la possession du titre ou de la noblesse invoquée pour M de Vismes, colonel au service d’Angleterre.

Nous n’hésitons pas, en conséquence, à proposer le rejet.

mai 38

Na :
Si par égard pour la recommandation de l’éminent personnage qui s’intéresse à cette affaire, on vouloit que la décision fût empreinte de beaucoup d’indulgence, peut-être pourroit-on se borner à une simple lettre, écrite d’une manière brève, sans détail, et dans des termes mesurés. Voici le sens danns lequel cette lettre nous paroîtroit alors pouvoir être conçue. Nous ne la proposons pas : nous la mettons ici seulement pour le cas où le rejet pur et simple auquel nous concluons ne seroit point approuvé.

Il résulte des documents produits à l’appui de la demande que vous avez faite dans l’intérêt de M Elysée William de Vismes, que le titre de comte auroit été porté par son ayeul, par son père et par lui.  Je pense qu’on ne pourroit lui contester le droit de continuer à se qualifier d’un titre qu’il tiendrait ainsi de ses ancêtres. Recevez M, l’ass de ma c. dist.
mai 38

En droit strict le rapport me semble bien raisonné, mais je préfère le subsidiaire parce que d’une part la famille de Vismes paraît avoir été effectivement en possession du titre de comte, et parce que d’une autre part, il y a équité à tenir compte des événements politiques qui ont amené l’expatriation de cette famille et lui ont rendu plus difficile la preuve de ses titres de noblesse.
A.

Avis

conseil d’administration remplaçant, aux termes de l’ord.ce du 31 octobre 1830, l’ancienne commission du sceau.
séance du 22 mai 1838.

Le conseil,
sur le rapport de Monsieur le Directeur des affaires civiles et du sceau,
vu la demande présentée par Monsieur le référendaire Devercy, au nom de M. Elysée William de Vismes, colonel au service de S.M. Britannique,
est d’avis :
de répondre qu’il résulte des documents produits à l’appui de la demande de M Elysée William de Vismes, que le titre de comte aurait été porté par son aieul, par son père et par lui, et qu’on ne pourrait lui contester le droit de continuer à se qualifier d’un titre qu’il tient ainsi de ses ancêtres.

Le sous secrétaire d’Etat investi des fonctions de commissaire du Roi au sceau, président du conseil :
Parant

Décision

approuvé

Paris, ce 5 juin 1838

Le Garde des Sceaux.
ministre de la justice et des cultes

Barthe




A Son Excellence Monsieur le Garde des Sceaux Ministre de la Justice

Monsieur le Garde des Sceaux,

Monsieur le Colonel Elysée William De Vismes, comte de Vismes, demeurant en Angleterre,
a l’honneur de vous exposer,
qu’il vous a soumis à l’appui de la demande par lui formée en obtention de lettres confirmatives du titre de comte différentes pièces et documents,
que dans les premiers jours de juin dernier, vous lui avez accordé la faveur d’une lettre relative à cette demande, dont les termes bienveillants paraissent devoir remplir le but qu’il s’était proposé en vous soumettant sa requête,
qu’en ce moment il se trouve dans la nécessité de soumettre ces mêmes documents au gouvernement anglais,
pour quoi, Monsieur le Ministre, il a l’honneur de supplier votre excellence de vouloir lui permettre que les pièces originales qui ont été par lui déposées lui soient remises entre les mains du référendaire soussigné.
Il a l’honneur de vous faire observer qu’il ne réclame que les pièces originales en langue anglaise ; les traductions légales, qui sont les doubles, resteront au dossier à l’appui de l’instruction de l’affaire, si vous le jugez convenable.

J’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Garde des Sceaux,
Votre très humble et très obéissant serviteur.

Grossot Devercy
référendaire



Ministère des Affaires Etrangères
Direction Politique
Paris, le 7 août 1838

Monsieur et cher collègue,
le colonel de Vismes, français qui réside en Angleterre a adressé une requête à S.M. la Reine de la Grande Bretagne, à l’effet d’être autorisé à porter le titre de Comte.
M de Vismes a produit à l’appui de la demande une lettre particulière que vous lui avez adressée, et dans laquelle vous émettez l’opinion qu’il peut se qualifier de ce titre. Mais cette lettre n’ayant pas de caractère officiel, M le chargé d’affaires d’Angleterre a été chargé par son gouvern.t de lui faire connaître si la qualité de comte est reconnue en France à M de Vismes, et lui appartient légalement.
Veuillez me mettre en état de répondre sur ce point à M le Chargé d’Affaires d’Angleterre.  Vous trouverez ci-join la lettre particulière adressée par vous à M de Vismes.  Je vous prie de m’en faire le renvoi lorsqu’elle ne vous sera plus nécessaire.
Agréez, Monsieur et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.

Pour le Ministre et par autorisation,
le conseiller d’Etat directeur



M le Cte et cher coll., ainsi que v. le désirez, j’ai l’hr de v. faire le renvoi de la copie, jointe à votre dépêche du 7 du courant, de la lettre adressée par moi le 5 juin d.er à M le Cte de Vismes, colonel au service d’Angleterre. Cette copie est  en tous points conforme à la minute qui existe au dossier de M de Vismes, et renferme l’expression fidèle de mon opinion sur la position nobiliaire de cet officier.  Je ne puis, donc, que répéter que les documents produits à l’appui de sa dde me paroissent établir que le titre de Cte a été porté par son ayeul, par son père et par lui, et que. dans cette position, je ne crois pas qu’on puisse lui contester la qualif.on d’un titre qu’il tient ainsi de ses ancêtres.
Agréez, etc.
                août 1838
        Vu

S. Exc. M le Mtre secrét. d’Etat au dépt des aff. étr. Présid.t du C.eil des M.tres



M & cher coll., l’opinion, émise dans la lettre adressée par moi à M le Cte de Vismes le 5 juin d.er, qu’il étoit en possession du titre de Cte, a été puisée dans une conviction morale née de l’examen tant de sa supplique que des pièces qui y étoient jointes.  Si M de Vismes, étant demeuré français, eut pu solliciter la reconnaissance formelle en France de ce même titre, c’est-à-dire, une reconnaissance constatée par des lettres pat. signées du Roi & scellées du sc. de l’Etat, il y auroit eu lieu, alors, à des justif.ons préalables, plus rigoureuses, et je ne doute pas, d’après l’état de la production, que M de Vismes n’eut eu la possibilité des les rassembler et de les fournir.

Je pense que cette explication répondra suffisamment à la lettre que Vs m’avez ft l’hr de m’écrire le 7 de ce mois.  Je vous renvoye la copie de la lettre écrite par moi à M de Vismes. Elle est en tous point conforme à la minute qui existe au dossier.
Agréez etc.
    Vu



M Le Cte et cher coll., ainsi que vous le désirez, j’ai l’hr de vs faire le renvoi de la copie, jointe à votre dépêche du 7 du courant, de la lettre adressée par moi le 5 juin d.er à M le Cte de Vismes, colonel au service d’Angleterre. Cette copie est  en tous points conforme à la minute qui existe au dossier de M de Vismes, et renferme l’expression fidèle de mon opinion sur la position nobiliaire de cet officier.  Je ne puis, donc, que répéter que … etc à la 3e personne.
Agréez, etc.
recommencer dans ce sens.  Vu.




Monsieur le Comte et Cher Collègue, ainsi que vous le désirez, j’ai l’honneur de vous faire le renvoi de la copie, jointe à votre dépêche du 7 du courant, de la lettre adressée par moi le 5 juin dernier à M. le Comte de Vismes, colonel au service d’Angleterre. Cette copie est, en tous points, conforme à la minute qui existe au dossier de M de Vismes, et renferme l’expression fidèle de mon opinion sur la position nobiliaire de cet officier.  Je ne puis, donc, que répéter que les documents produits à l’appui de sa demande me paraissent établir que le titre de Comte a été porté par son ayeul, par son père et par lui, et que. dans cette position, je ne crois pas qu’on puisse lui contester la qualification d’un titre qu’il tient ainsi de ses ancêtres.  Au surplus les documents qui m’ont été présentés sont nécessairement ceux que M le Comte de Vismes produit au gouvernement anglais à l’appui de sa demande.  Ce gouvernement pour donc en conclure comme je l’ai fait moi-même que le titre revendiqué par M le Comte de Visme lui appartient légitimement.

Recevez, Monsieur le Comte et Cher Collègue, les nouvelles assurances de ma haute considération.

    Le Garde des Sceaux,

 
Son Excellence Monsieur le Ministre secrétaire d’Etat au département des affaires étrangères, Président du Conseil des Ministres.


Ministère de la Justice et des Cultes
Direction des Affaires civiles et du Sceau
2e Bureau
No 9448.x.2.
Sceau

Paris, le 1er septembre    1838


Monsieur le Comte et cher collègue, ainsi que vous le désirez, j’ai l’honneur de vous faire le renvoi de la copie jointe à votre dépêche du 7 du courant, de la lettre adressée le 5 juin dernier à M le Comte de Vismes, colonel au service d’Angleterre. Cette copie est, en tous points, conforme à la minute qui existe au dossier de M de Vismes, et renferme l’expression fidèle de mon opinion sur la position nobiliaire de cet officier.  Je ne puis, donc, que répéter que les documents produits à l’appui de sa demande me paroissent établir que le titre de Comte a été porté par son ayeul, par son père et par lui, et que, dans cette position, je ne crois pas qu’on puisse lui contester la qualification d’un titre qu’il tient, ainsi, de ses ancêtres.  Au surplus, les documents qui m’ont été présentés sont nécessairement ceux que M le Comte de Vismes produit au Gouvernement Anglais à l’appui de sa demande : Ce gouvernement pourra donc en conclure comme je l’ai fait moi-même que le titre revendiqué par M le Comte de Visme lui appartient légitimement les apprécier et se former une opinion.

Recevez, Monsieur le Comte et Cher Collègue, la nouvelle assurance de ma haute considération.

    Le Garde des Sceaux,
 
Barthe
 
Son Excellence Monsieur le Ministre secrétaire d’Etat au département des affaires étrangères, Président du Conseil des Ministres.

réexpédier de suite



Hotel Meurice
rue de Rivoli
2 novembre 1838

Monsieur le ministre,
j’ai l’honneur de présenter à votre Excellence une lettre de la part de mon noble ami, Lord Brougham et en même temps je prends la liberté de solliciter la faveur d’une audience pour expliquer l’affaire à laquelle se rapporte le contenu de cette lettre.
Daignez, Mons le Ministre, accueillir les sentimens respectueux et recognoissants de votre humble serviteur,

John Burke

A SE Monsieur le Garde des Sceaux



Londres ce 27 8bre 1838

Cher et illustre confrère
en vous remerciant très sincèrement de toutes vos bontés pour Mr de Vismes, j’ose encore vous supplier de nous rendre encore l’aide de votre puissant appui dans une circonstance qui est inopinément survenue.  A cause de quelques expressions dans votre important rescription on a tracassé le pauvre Cte au point de dire que vous aviez remis toute l’investigation aux autorités anglaises ! Or il est impossible qu’aucune autorité anglaise s’en mêle du tout la question n’étant que purement française. Deux mots suffiront pour faire lever toutes ces doutes qui prennent leur origine (à ce que je pense) dans la cupidité de certains gens du bureau chez nous. Mille pardons et mille compliments très respectueux à V.E. de la part de votre

H. Brougham

Hôtel Meurice
4 novembre 1838

Monsieur le ministre,
j’eus l’honneur vendredi dernier d’addresser à V.E. une lettre renfermant une autre de la part de Lord Brougham au sujet de l’affaire de M le Comte de Vismes. Je pense depuis que j’aurois du avoir transmis en même temps quelques mots explicatifs de la difficulté dont fait mention my Lord.
Je supplée maintenant à cette ommission en rappelant toujours à V.E. que j’agis dans cette affaire comme l’agent autorisé par la loi anglaise de M le comte de Vismes, et que le document qui me donne ce pouvoir a été légalisé en France.

Le gouvernement anglais est sur le point de concéder à M le comte de Vismes la permission de s’arroger légitimement en Angleterre son titre étranger - seul objet de son désir dans la demande qu’il fait – ce gouvernement balance seulement à cause de la dernière phrase que se trouve dans la lettre confirmative de V.E. : cette phrase est ainsi conçue : « au surplus les documents qui m’ont été présentés sont nécessairement ceux que produit M le Comte de Vismes au gouvernement anglais, à l’appui de sa demande : ce gouvernement pourra les apprécier et s’en former une opinion. »
Cette phrase restant telle qu’elle est sans explication assujetira M le Comte de Vismes, homme déjà âgé et d’une santé faible à une nouvelle et longue enquête dont il sera difficile à prévoir la terminaison. M le comte de Vismes est bien persuadé que telle n’était pas l’intention de V.E. dont il reconnaît déjà les bontés envers lui.  En ce cas, Monsieur, une lettre de votre part addressée au comte, disant autant suffira à lever l’obstacle qui est survenu.
Je suis, Monsieur le ministre, avec des sentimens les plus respectueux envers V.E. votre très humble et très reconnoissant serviteur
            John Burke


Paris, le 25 9bre 1838

Monsieur,

Après un nouvel examen de la demande de M le Colonel de Vismes, je ne puis que me reférer à la lettre que je lui ai adressée le 5 juin dernier et à celle que j’ai eu l’honneur d’écrire le 5 septembre suivant à M. le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères. Les explications que vous provoquez seraient plutôt nuisibles qu’utiles à la réclamation de votre client.

Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.

Le Garde des sceaux

Monsieur Burke, Hotel Meurice à Paris.




République française
Ministère des Affaires Etrangères
Direction des Archives

Paris, le 27 mai 1896

Monsieur le Garde des Sceaux et cher Collègue,

M l’Ambassadeur d’Angleterre à Paris exprime le désir d’obtenir une copie de l’ordonnance rendue par le Roi Louis-Philippe en faveur de « Elisée Guillaume de Vismes » et conférant le titre de Comte.  Cette ordonnance serait de l’année 1832. Le marquis de Dufferin ajoute que le « Heralds Collège » de Londres qui lui a fait cette demande, s’engage à supporter tous les frais nécessités par cette recherche et ce travail.

Je vous serai en conséquence très obligé de vouloir bien, si rien ne s’y oppose, me fair eparvenir, sous le présent timbre, cette copie ainsi que l’état des frais, et de me mettre ainsi en mesure de donner promptement, s’il est possible, une réponse favorable à M l’Ambassadeur d’Angleterre.
Agréez, Monsieur le Garde des Sceaux et cher Collègue, les assurances de ma haute considération.
P. le Ministre et p. Autorisation
Le Ministre Plénipotentiaire chef de la Division des Archives
J. Girard de Rialle

Monsieur Darlan
Garde des Sceaux
Ministre de la Justice
Paris


Ministère de la Justice
Direction des Affaires Civiles et du Sceau
Bureau du Sceau
No 4430 X 96

Expédié le 3 – 6 – 1896

Affaires étrangères
Division des archives

M le M et C.C. Pour répondre au désir exprimé par l’ambassadeur d’Angleterre, vous avez bien voulu, à la date du 27 mai dernier, me demander un exemplaire de l’ordonnance du Roi Louis-Philippe datée de 1832, conférant le titre de comte à Elisée Guillaume de Vismes.

J’ai l’honneur de vous informer qu’il n’existe dans les archives de ma chancellerie pour l’année 1832 aucune trace d’une ordonnance ayant conféré le titre de comte à M Elisée Guillaume de Vismes. Les recherches auxquelles il a été procédé ont donné seulement lieu de constater que par lettres patentes du 24 janvier 1814 le titre de Baron avait été conféré à M de Vismes (Valéry), né le 26 mars 1760 à Laon  (Aisne), sous préfet de l’arrondissement de Vervins.

Dans ces conditions, il ne m’est pas possible de staisfaire au désir que vous avezx bien voulu m’exprimer et je vous serai obligé de prier M le marquis de Dufferin, dans le cas où il n’y aurait pas identité de personne entre le Sr Valéry de Vismes et le Sr Elisée Guillaume de Vismes, de vous faire connaître en vue de nouvelles recherches si le Sieur de Vismes auquel il s’intéresse ne portait pas un premier nom patronymique.
        29-5-96



République française
Ministère des Affaires Etrangères
Direction des Archives

Paris, le 12 juin 1896

Monsieur le Garde des Sceaux et cher Collègue,

Par une lettre du 3 de ce mois, et pour répondre au désir exprimé par M l’Ambassadeur d’Angleterre, vous avex bien voulu me faire connaître qu’il n’existait dans les archvies de votre Chancellerie aucune trace d’une ordonnance du Roi Louis-Philippe conférant le titre de Comte à Elisée Guillaume de Vismes, mais que des recherches exffectuées par votre Administraion, il résulte seulement que par lettres patentes du 24 janvier 1814, le titre de Basron a été conféré à M de Vismes (Valéry) alors sous-préfet de Vervins.

M l’Ambassadeur d’Angleterre à qui je m’étais empressé de communiquer ces rensiegnements, m’écrit à nouveau pour m’informer que le Heralds’ College serait désireux d’obtenir une ampliation de ces Lettres Patentes du 24 janvier 1814.
M le marquis de Dufferin ajoute qu’il serait possible que le Sr Elisée Guillaume de Vismes, au sujet duquel la demande primitive a été faite, ait porté le nom patronymique de « de Ponthieu », et que, sur ces nouvelles données, le Heralds College cous serait très reconnaissant Monsieur le Garde des Sceaux, de vouloir bien prescrire de nouvelles recherches et de joindre à la copie des Lettres Patentes du 24 janvier 1814 concernant le titre de Baron, une ampliation de l’ordonnance ou décret qui aurait conféré le titre de Comte a Elisée Guillaume de Ponthieu de Vismes.

Agréez, Monsieur le Garde des Sceaux et cher Collègue, les assurances de ma haute considération.
P. le Ministre et p. Autorisation
Le Ministre Plénipotentiaire chef de la Division des Archives
J. Girard de Rialle



Ministère de la Justice
Direction des Affaires Civiles et du Sceau
Bureau du Sceau
No 4430 X 96

Expédié le 25 – 6 – 1896

Affaires étrangères
Division des archives

M le M et C.C. En réponse à votre dépêche du 12 juin courant j’ai l’honneur de vous informer qu’il n’existe dans les archives de ma chancellerie aucune trace d’une ordonnance ayant conféré le titre de Comte à M Elisée Guillaume de Vismes ou de Ponthieur de Vismes. Je suis tout disposé à faire délivrer au Heralds College de Londres, pour donner satisfaction au désir exprimé par l’ambassadeur d’Angleterre, une copie des lettres patentes du 24 janvier 1814 ayant conféré à M de Vismes (Valery), né le 26 mars 1760 à Laon (Aisne), mais la demande en doit être faite par l’intermédiaire de l’un de MM les référendaires au sceau de France dont le ministère est obligatoire en pareille matière. En conséquence je vous transmets la liste ci-jointe afin que le Heralds College de Londres puisse faire choix d’un mandataire.

18/6.96



République française
Ministère des Affaires Etrangères
Direction des Archives

Paris, le 1er  juillet 1896

Monsieur le Garde des Sceaux et cher Collègue,

J’ai transmis à M l’Ambassadeur d’Angleterre les renseignements contenus dans votre lettre du 25 de ce mois et par laquelle vous avez bien voulu me faire connaître qu’il n’existe dans les archives de votre  chancellerie aucune trace d’une ordonnance royale conférant le titre de Comte à un membre de la famille de Vismes ou de Ponthieur de Vismes, mais j’ai ajouté que vous étiez disposé à faire délivrer au Heralds College une copie des lettres patentes du 24 janvier 1814 conférant à M de Vismes (Valery), à la condition d’employer le ministère d’un des référendaires au sceau de France dont j’ai transmis la liste qui était jointe à votre lettre.

Par une nouvelle note du 28 de ce mois M l’Ambassadeur d’Angleterre me prie d’avoir encore recours à vos bons offices en spécifiant aujourd’hui que ladite ordonnance royale conférant le titre de Comte n’est pas de 1832, mais qu’il a « toute raison de croire » qu’on en trouverait trace en 1838.

En conséquence, j’ai l’honneur de vous transmettre encore, pour répondre au désir qui m’est exprimé, cette nouvelle demande de recherches, et je vous serai obligé de vouloir bien me faire connaître la suite que vous avez cru devoir donner à cette affaire.

Agréez, Monsieur le Garde des Sceaux et cher Collègue, les assurances de ma haute considération.
P. le Ministre et p. Autorisation
Le Ministre Plénipotentiaire chef de la Division des Archives
J. Girard de Rialle



Direction des Affaires Civiles et du Sceau
Bureau du Sceau
No 4430 X 96

Expédié le 26 – 7bre – 1896

Affaires étrangères
Division des archives

M le Ministre et cher Collègue, en réponse à votre dépêche du 1er juillet dernier, j’ai l’honneur de vous informer que, recherches faites dans les archives du ministère de la justice de 1808 à 1848, il n’existe aucune trace d’un décret ou d’une ordonnance ayant conféré le titre de comte à M Elisée Guillaume de Vismes ou de Ponthieu de Vismes.
Ainsi que j’ai eu l’honneur de le faire connaître dans ma dépêche du 3 juin 1896 il existe seulement dans les archives de mon département des lettres patentes du 24 janvier 1814 ayant conféré le titre de Baron à M de Vismes (Valéry) né le 26 mars 1760 à Laon (Aisne).

22- 7bre-96



République française
Ministère des Affaires Etrangères
Direction des Archives

Paris, le 3 février 1899

Monsieur le Garde des Sceaux et cher Collègue,

A la date des 25 juin et 26 septembre 1896, sous le timbre de la Direction des Affaires Civiles et du Scau (bureau du Sceau) portant toutes les deux le no d’enregistrement 4430 X 96, votre prédécesseur a bien voulu faire connaître à la Division des Archives de mon département, en réponse à la demande de renseignements formulée par M l’Ambassadeur d’Angleterre, qu’il n’existait dans les archives du Ministère de la Justice aucune trace d’une ordonnance royale de 1838, conférant le titre de comte à M Elisée Guillaume de Vismes ou Ponthieu de Vismes, colonel au service d’Angleterre en 1838.

Entre temps, le « Heralds College » de Londres demandait, en outre, une copie de la lettre du 1er septembre 1838 de M Barthe, Ministre de la Justice, à M le comte Molé, Ministre des Affaires Etrangères concernant le comte de Vismes, et je crois devoir vous informer que cette copie a été adressée à l’Ambassade d’Angleterre le 20 juillet 1986.

Par une nouvelle lettre du 10 janvier dernier, M l’Ambassadeur d’Angleterre désire d’obtenir, en faveur du Heralds College de Londres, une copie d’une minute-annexe à la lettre de M Barthe précitée et qui contient « l’expression fidèle de l’opinion » de M Barthe « sur la situation nobiliaire de M de Vismes ».  Comme cette pièce –annexe n’existe pas au dossier des Affaires Etranges j’ai l’honneur de vous transmettre la demande de Sir Edmund Monson et vous serai obligé de vouloir bien me faire connaître la décision que vous aurez cru devoir prendre au sujet de la communication de cette pièce qui figure sans doute au dossier de Vismes conservé à vos archives.

Agréez, Monsieur le Garde des Sceaux et cher collègue, les assurances de ma haute considération.
P le Ministre et p. autorisation
le Ministre Plénipotentaire, chef de la division des Archives
D. Montand


M Lebret
Garde des Sceaux
Ministre de la Justice



Direction des Affaires Civiles et du Sceau
Bureau du Sceau
No 9448 X 2

Expédié le 3 mars 1899

Affaires étrangères
Division des archives

M le M et CC, pour répondre au désir exprimé par M l’Ambassadeur d’Angleterre, vous avez bien voulu, à la date du 3 février courant, me demander copie de la lettre adressée le 5 juin 1838 par M le Garde des Sceaux, Barthe, à M Elysée Guillaume de Vismes, colonel au service de l’Angleterre et relative à la situation nobiliaire de cet officier.
J’ai l’honneur de vous adresser une copie dûment certifiée conforme de ce document.
21-2-99



The National Archives (UK)

HO 44/52

fol. 585-587

07.07.1840

Letter from Baron Henry de Vismes at Orléans, to the Marquis of Normanby, Home Secretary:

Pressing for the reconsideration of the family’s application for a Royal Licence to bear the “title” comte de Vismes et de Ponthieu in Great Britain (refused in 1838).  On that occasion the College of Arms stated “there was no precedence for such a grant, without the previous production of the original patent.” “My Father is in too infirm health to attend to any kind of business... considered that his being an old officer who had served in the Guards with honor... would give him some claim to the indulgence he prayed of Her Majesty... and having previously sent my Father’s papers to Count de Hondetot then the Aid de Camp in waiting on the King, His Majesty very graciously spoke to me about my family and I afterwards was invited as Baron de Vismes to a ball given at the Tuileries by their Majesties... The King deemed the letter of recognition from His government as conclusive of my Father’s right, and my family are still well remembered in France...” Mention of  “letters that passed between the Government during the Administration of Count Molé....”Also: “Her Majesty, whose late marriage might afford a favorable pretext for asking a favour of this nature...”

HO 45/8817



Letter from Colonel de Vismes praying for permission to asssume in this Country the title and Honour of a Count of France

This is a renewal for a Petition presented to this office in 1838 which was referred to the College of Arms, and upon their report (which stated amongst other things that there was no precedent for such a Grant) Lord John Russell declined submitting the Petition for Her Majesty's favorable consideration

This case having been decided and no new facts being adduced, I decline to repoen the question

Ans 18 Jan



Hill Park House
N. Bideford Devon
Jan.y 1st 1844

The Right Hon
Sir James Graham Bart

Sir

I take the liberty of requesting permission to submit the statement which follows to your consideration.  I have already written to the Earl of Aberdeen supposing that my letter should have been addressed to his Lordship, but I am informed by Mr Addington that as Her Majesty's Secretary of State for Foreign Affairs matters of this description are out of His Lordship's province.

In 1838 my father (who is now dead) entered into a negotiation with the French government to recognise by a formal act the title he had assumed and which de jure had descended to my father as representative of the family, the title of comte de Vismes, and was successful in his application having obtained from that government a letter of reconnaissance dated 5 Juin 1839 under the head Ministere de la Hustice division des affaires civiles et du sceau, 2e bureau, no 9448x2 and bearing the signature of Monsieur Barthe with the usual white seal.  (This document is in my possession)

This document my father forwarded in the proper quarter and as a British suvbject petitioned for Her Majesty's sanction to assume this Foreign title in this country, which application, after the receipt of  the letter I enclose informing my father that the Queen had been pleased to accede to my father's request, was finally refused on the score of precedent.  They were afraid of making a precedent, but precedents might be found that would bear an analogy, if not a case exactly parallel to the present situation, if reference was made to the case of Count de Salis, it would be found not dissimilar, an ancestor of the present count de Salis was invested with the license it was then my fathers and is now my object to obtain.

My family having embraced the Protestant party in France endured adversity on account of religious opinion, and on the revocation of the Edict of Nantes bcame involved in the proscriptions that ensued, but ranked from the highest antiquity amongst the Haute Noblesse of France; of this subject however it is not necessary to say more, my application turning on the poles of truth and justice.  And having I hope remonstrated to you Sir that the facts will warrant the recognition by the British government of what is clearly a right viz either the recognition of my hereditary title or the conferring that title upon me as a British peerage, I with some confidence beg leave to request your interposition in my behalf.

I shall wait your permission to forward to you the document I have mentioned together with a petition for presentation to the Queen, and am prepared to give any further explanation you may wish.

I have the honor to be
Sir
Your most obedient humble servant

Le Vte. de Vismes

copy
Mr Phillipps presents his compliments to Mr de Vismes and in answer to his note of the 5th inst. has to acquaint him that the Queen has been pleased to accede to Colonel de Vismes request to assume his Foreign title in this country, and that the necessary forms for issuing the Royal License are in progress.

Whitehall
Oct. 8th 1838

Hill Park House
Nr Bideford
22d Jan.y 1844

Sir James Graham Bart
Secretary of State
Home Department

Sir

I have received Mr Phillipps letter written by your order in answer to mine of the 1st inst. You direct Mr. Phillipps to say that my case having been previously considered by Lord J. Russell when Home Secretary, you do not think it fit to depart from the decision come to thereon by his Lordship no new facts having been adduced by me in support of my claim.  In answer to which I beg leave to state, if by new facts the substantiating the possession of my title in England is meant, then that the title of Comte de Vismes having been legally recognised by the French authorities in the person of my father, no further evidence or facts could be necessary to support my claim here, and this is the opinion of one of the first legal authorities in England; I am however aware that the sign manual is a matter of discretion, not of legal right and as Lord J. Russell declined recommending my father's claim to the Queen's favorable reconsideration you Sir James are of course at liberty to follow the same course, since you so think fit; but if what is termed nobility is deserving the consideration in which it has been always held, then the attempt to degrade my family by refusing to recognise our antient and honorable House, after the Queen's pleasure had been taken in favour of my father's claim, is most unjust and a very great hardship, and it is my intention to memorialize the House of Lords on this subject.

I have the honour Sir to be
your most obedient humble servant
Le Vte de Visme

Bucknish
N Bideford Devon
9th March 1846

The Right Honble
Sir James Graham Bart

Sir

I beg leave to recall to you recollection that some time ago I had the honor to state a case to you wherein I think I have a just cause to complain of  hardship on the part of the government, namely that my late father colonel le Comte de vismes having been legally by a document (now in my possession) confirmed in his rank of a French Count of hereditary descent (from a collateral branch of the comtes de Ponthieu) and the document having been presented to the English government the sign manual was promised by a letter dated Whitehall Oct. 6 1835 (in my possession) but was afterwards revoked on a plea that it could not be granted without a patent, your answer Sir when I since applied to you was that you did not think yourself called upon to reconsider a matter that had been decided upon by Lord John Russell, but I think Sir that because ah aty decision was cometo by His Lordship, this is no argument against a reconsideration of it.  That I am a nobleman I can easily prove to any nobleman and can say as a nobleman with truth that I have been "dubissque rectus" the quotation says secundis but for prosperity I must in some measure trust to your more just reconsideration of a just claim, and I must add that if the sign manual cannot be granted without a patent I think my title ought in justice to be confered upon me as an English peerage.

I beg leave to observe that my late father held a company in the Coldstream Guards, was a trench colonel in the Army and assisted with honor in the campain of 1793 & 4 and that M Lewis de Vismes who was secretary to the embassy in Spain in 1765 and afterwards envoy and minister plenipotentiary at the Court of Stockholm was my great uncle, I mention these circumstance merely to show that since my family (from the period of the revocation of the Edict of Nantes) have been settled in England they have honorably served the English government & Her Majesty's predecessors.  I have now five sons growing up I trust to be useful servants to Her Majesty, but if the position which I and my family have a right to expect as a man of acknowledged hereditry rank is regused us in England, France, to which country we owe our ancestral recollection will again receive us.

I have the honor to remain
Sir your most obedient & humble servant

Le Vicomte de Vismes

PS
I may as much Sir observe that I rent a house and manor where I now reside of fifteen hundred acres and at the next election I can conscientiously vote and use any influence I possess to promote the present measures of the government, and my cousins the sons of my late father's younger brother possess in Gloucestershire Surrey and Suffolk landed property to the amount of several thousands a year inherited from their grandfather who was the Chief Justice of Chester Mr Bearcroft.



Bracknish
N Bideford Devon
5 April 1846

The Honble Manners Sutton

Sir

When I had the honor to address Secretary Sir J Graham in the subject of my French title I did not do so without a full knowledge that nobility does not consist in the sheepskin for the talent, but in a proper carriage of the person, namely the head held up and turned a little to the right for all practical purposes and to the left, and I beg to say that if the English government will not do me the justice to acknowledge my title, for which as I have before stated I can produce a regal recognition by France I will make public what I have stated for the benefit of all her Majesty's subjects.

I have the honor to remain
Sir your most obedient & humble servant

Le Vicomte de Vismes


Bracknish
N Bideford Devon
15th April 1846

The Honble Manners Sutton

Sir

A letter which I had the honor to address to you on the 7th inst for the information of Her Majesty's principal secretary of State for the Home Department has remained unanswered.  I beg therefore to observe for the information of Her Majesty's government observing that I have ineffecutally endeavoured to obtaine mere justice with respect to the acknowledgement of my French title that I now conceive that in soliciting my title as an English peerage I ask no particular honor.

I am not aware that in the history of my sovereign ancestors the Comtes de Ponthieu, or the collateral branch of their House the Comtes de Vismes, that a patent has ever existed, or if not in the memory of my family, and moreover by reference to history I find that patents were rather forced on the ancient nobility of this Continent as a restraint than as any favor or benefit confered on that priviledged class.  In reference to what I stated in my letter of the 7th inst of that particular knowledge of the honor machine that we in habit called patents of nobility I intended to have requested an audience of Her Majesty's Secretary of State to have expressed my entire meaning but on consideration I see no reason why I may not do so by letter, all that I mean to say in a few words, is that while the eyes are directed for most practical purposes to the left the head cannot be turned to the right and otherwise vice versa.

Finding my honor compromised if Her Majesty's government still refuse to acknowledge me in the way I wish, I shall as I have stated make what use I please of the knowledge I possess as an independent nobleman unrecognised by my sovereign and this will be not for my particular advantage, but as I may think most conducive to the benefit of my countrymen in general, and it ? with Her Majesty's government to consider how far that knowledge being at my unlimited disposal may effect what are termed peerages, and whether it would not be better for Her Majesty's government to comply with my request which is certainly not unreasonable. I beg leave further to observe that I have forwarded to Sir Robert Peel a petition to Her Majesty soliciting an English peerage to which I have received an unfavorable reply, but as this was a mere petition of form without my having entered into any explanation a recommendation from Her Majesty's Secretary of State for the Home Department would of course be sufficient to ensure a favorable reconsideration of the prayer of that petition.

I have the honor Sir to remain
your most obedient & hble servt
Le Vicomte de Vismes

Bucknish
N Bideford N Devon
23 April 1846

The Honble H Manners Sutton

Sir

In my letters to you of the 7th and the 15 inst on the subject of the claim I make to the Secretary of State for the acknowledgement of my title in whatever way the government think proper, I had the honor to state this thesis, namely that a nobleman is possessed of more knowledge than another man that this knowledge consists in a proper carriage of the person, namely the hea held up and to the right and the eyes left, or in three words the object on the left for practical purposes and mutatis mutandis.

I further had the honor to state that if the government did not think it worth their while to reconsider my claim I should publicly state what I know and which I shall do by publishing these letters. Waiting for the honor of a reply
I have the honor
Sir to be
your most obedient & humble servant
Le Vte de Vismes

Vicomte de Vismes presents his compliments to Mr Manners

Vte de V had the honor of addressing three letters to Mr Manners on the 7th 15th and 23d instant

If these letters are not destroyed Vte de V. will feel obliged by having them returned to him

30 April 1846


Bucknish N Bideford
20th May 1846

The Hon H Manners Sutton

Sir
I beg leave to explain for the information of the Secretary of State that I wished my letters returned because in looking them over I found that in the hurry of writing I had made in the application of what I said of the practical advantage of nobility the mistake visa versa but what I now say and previously explained will convince you that I am perfectly aware what that is and I do not see how the government, this it is a matter almost of indifference to me can avoid recognising my nobility in justice to that Order if not to me.
I have the honor to be
Sir
your obedient & humble servant
Le Vicomte Henry de Vismes


am to acquaint you in reply that your letters of the 7th 15th and 23d cannot consistently with the practice of this office be returned to you

Volunteer Service Club
St James' Street S.W.
29th Nov. 64

Rt Hon
Sir George Grey Bart CGB MP
Secretary of State
etc etc etc

Sir
I have the honour to request should there be no objection to be allowed a copy of the correspondence which took place in 1838 with regard to an application made by my grandfather Colonel de Vismes formerly of the Coldstream Guards to assume his foreign title in this cvountry and to which petition Her Majesty had been pleased to accede the forms for the Royal License having been prepared. I should feel much obliged if the whole is too lengthy to be copied for the part of it which relates to the legal opinion by the Lord Chief Baron Pollock on the validity of the title.

I have the honour to be
Sir
Yout most obedient servant
HAD de Vismes

St James's Street
Capt de Vismes
asks for copy of correspondence (1838) rel. to an application made by his grandfather to assume his foreign title in this country.

It seems quite clear that this cannot be complied with.

GG


Memorandum

The correspondence on this subject with this family of De Vismes, extends over a period of many years.

The Royal Licence to assume the Foreign title in this country, tho' often applied for, was never granted, and any further consideration fo the subject declined.  It was in this case that an offer was made to pay L1000 into the Privy Purse.

It would be contrary to the usual practice of the Office to give a copy of the correspondence.
H.J.K.

The
Right Hon Sir George Grey Bart GCB
Secretary of State
etc etc etc

Sir

I have the honor respectfully to request to be informed of the reasons which prevented the Royal Licence being issued which would have enabled my grandfather to assume his foreign title of count de Vismes in this country, as by a letter from Mr Phillips dated Whitehall 8th October 1838 he was informed that Her Majesty the Queen had been graciously pleased to accede to his request for permission to do so and that the necessary forms were in process.

I have the honor to be
Sir
Your most obedt. servant
HAD de Vismes
Capt. Royal Art.

Staff College
Nr Farnboro
12th May 1865

Memorandum

There is no trace in the Office of any such "letter from Mr Phillips dated Whitehall 8 October 1838"

The reason for not granting the licence was, I believe, that it was considered that the grandfather had no right to the title of "Count de Vismes"

Shall he be told that Sir George Grey is unable to comply with thr request contained in his letter

H.J.K.



BRITISH LIBRARY MANUSCRIPTS

Aberdeen Papers

Vol. CCIV


Ref. 43242 Folio 225.   

Letter from “Prince de Vismes et Ponthieu” of No. 37 Jermyn Street, St. James. 

Dated 09.03.1843:

“Madam-
As I am most probably going abroad for some years I should feel proud to be permitted to have the honor of an audience with your Majesty before I leave town for the Continent in order to pay my respects to my Sovereign, being a British subject and my Father the late Prince having had the honor to serve in the Coldstream Guards as Colonel under His Late Royal Highness the Duke of York in all his campaigns.                                                     
 I have the honor                                                      
to remain Madam                                                      
With profound respect                                                      
your Majesty’s devoted & loyal Subject.”

Addressed to “Her Majesty the Queen.”

 No comments noted by the civil servants who dealt with this matter.  It has to be noted that at the head of the letter paper is an imprint of a Gothic letter “V” surmounted by a crown !


Ref. 43242 Folio 318.  

Letter from the above to Lord Aberdeen.  Dated 12.04.1843:“

My Lord
I should be obliged to your Lordship to give me an audience if possible today or on Monday before my departure from Town &c.”



Ref. 43242 Folio 320

Foreign Office, 12.05.1843.
Response from Lord Aberdeen:

“Lord Aberdeen presents his compliments to M. de Vismes & Ponthieu, and regrets that his time is so much occupied it is not in his power to name a day on which he can receive M. de Vismes & Ponthieu - Ld A. requests therefore that M. de V & P will have the goodness to state in writing any communication that he may wish to make to him.”


Peel Papers

Ref. 40589 folio 133.  

Vol. 409 - General Correspondence 1-15 Apr. 1846

Letter to Sir Robert Peel, Prime Minister, from Henry de Vismes, dated 04.04.1846, with petition enclosed. 

“Sir-I have the honor to request you will be pleased to submit the enclosed Petition with a favourable recommendation to Her Majesty the Queen.I have the honor to be sir &c.”

Text of petition:

“To the Queen’s most Excellent MajestyThe Petition of Henry de Vismes son of the late Count de Vismes of the Kingdom of France and a Colonel in the English service, Most humbly & respectfully stateth that your petitioner’s family Counts of France & a Collateral Branch of the Comtes de Ponthieu have been settled in England from the period of the Revocation of the Edict of Nantes, and that members of it have since honorably served your Majesty’s Predecessors, both in the Diplomatic and Military Services.  Your Petitioner states that His Father in 1838 sought and obtained from the Chancellors of France a Letter Legaly recognizing His Hereditary Rank as a Count of France, which was duly forwarded to your Majesty’s Principal Secretary of State for the Home Department accompanying a Petition praying your Majesty’s sanction to His assumption of the Title of Count de Vismes in your Majesty’s Dominions; but which your Majesty’s Secretary of State did not recommend to your Majesty’s favorable consideration on the plea that no precedent could be found for such a grant without a Patent.Your petitioner has lately urged upon your Majesty’s Secretary of State the reconsideration of the matter of his French title but without a more favourable reply.Your petitioner therefore humbly prays that your Majesty will be pleased to take into your Majesty’s favorable consideration the hardship of the circumstances of Your petitioners case: your petitioner a nobleman fully recognized by France, but the lapse of time, and accidents of the world having rendered it impossible for your Petitioner to procude a Patent for His Hereditary Rank of a French Count is therefore debarred as a subject of your Majesty’s from the assumption of His Title in Your Majesty’s Dominions.Wherefore your Petitioner humbly prays that Your Majesty will be pleased to recognise the nobility of your petitioner by granting by your Petitioner his Title as an English Patent of Nobility and your Petitioner will ever pray.”

Genealogical documents

Marriage of Philippe de Visme and Marie Anne de la Mejanelle

Marriage Bond de Visme, 1717

Baptism of Marie de Visme, 1728

Baptism of Guillaume de Visme, 1729

Will of Philip De Visme (23 Jul 1756)

Source: Prerogative Court of Canterbury Wills

I Philip De Visme of London merchant being mindfull of mortality do hereby revoke all former wills by me at any time heretofore made and do Declare this to be my last Will and Testament, that is to say, In the first Place I will and Direct the payment of all my just Debts, and I give to my son William Devisme who lives with me in my Dwelling house in London the Sum of One thousand Pounds to be paid to him within three years after my decease without any Interest-mony for the forbearance of payment until that time, I also Give to my Daughter Emilia De Visme the like sum of One Thousand Pounds to be paid to her within three years after my decease without any interest money for the same And I Give Devise and bequeath all the Rest and residue of my moneys Securities for mony Stock in Trade Housegold Goods and Furniture Plate Linen Jewells pictures and all my Leaseholds houses and Chattels and all other my personal Estat e whatsoever and wheresoever unto my Dear and Affectionate Wife Mary Ann De Visme and do her3eby constitute my said well beloved Wife Sole Executrix of this my last Will and Testament In Witness whereof I have hereunto set my hand and seal this Twenty Third Day of July One thousand seven hundred and Fifty Six. Philip De Visme.
Signed Sealed Published and Declared by Philipe De Viesme the Testator as and for his last Will and Testament in the presense of Clara Tooke, Tim Waldo.
This Will was proved at London the Twenty Sixth day of October in the year of our Lord One thousand seven hundred and fifty six before the Worshipull George Harris Doctor of Laws and Surrogate of the Right Honourable Sir George Lee, Knight also Doctor of Laws Master Keeper or Commissary of the Prerogative Court of Canterbury lawfully constituted by the Oath of Mary Ann De Visme widow the relict of the deceased and Sole Executrix named in the said will to whom administration was granted of all and Singular the Goods Chattels and Credits of the said deceased having been first sworn duly to administer.

Burial of Philip de Visme (23 Oct 1756)

Marriage of Elisabeth de Visme, 1757

Baptism of Elisee de Visme, 1758

Marriage of Amelia de Visme, 1765

Several De Visme baptisms and burials, 1759--60

St. Bartholomew by the Exchange

Will and Testament of William De Visme (proved 1781)