Les titres sont classés selon un ordre qui m’est propre et qui, initialement, se voulait hiérarchique, mais qui, finalement, ne peut être considéré ainsi. Je m’attacherai à décrire les titres de Roi des Belges, Prince de Belgique, les titres de provinces tels que Duc de Brabant par exemple. Nous compléterons cela par un paragraphe sur le titre de Prince Royal, de Princesse de Réthy et de Duc de Saxe et Prince de Saxe-Cobourg-Gotha.
Cet article a pour seul ambition d’éclairer quelque peu le lecteur à propos de ces divers titres et n’a donc aucune vocation scientifique. Néanmoins, dans la mesure du possible, j’ai inséré dans le texte les articles légaux sur lesquels se basent les titres. Ces articles proviennent des recueils de lois (Pasinomie) ou directement du Moniteur Belge.
Il fallait encore trouver le Roi. On décida directement d’en
rejeter. Ainsi, le Congrès national décréta d’exclure
la dynastie d’Orange – Nassau de toute perspective de remonter sur le trône.
Voici le décret n°5 du 24 novembre 1830 (ce décret a
été confirmé par un autre décret n°49 du
24 février 1831) :
« Au nom du peuple belge,
Le Congrès national déclare que les membres de la famille
d’Orange – Nassau sont à perpétuité exclus de tout
pouvoir en Belgique. »
Ce décret n’a jamais été abrogé et, par
conséquent, la famille d’Orange – Nassau ne pourrait toujours pas
prétendre au trône belge actuellement, si elle devait y prétendre
pour une raison ou pour une autre.
Par décret du 29 janvier 1831, le Congrès national décide que le titre porté par le roi sera celui de «Roi des Belges » et non pas « Roi de Belgique » . Ainsi les constituants souhaitaient se détacher de la conception médiévale du roi propriétaire de son royaume. Le roi est le roi des citoyens, puisque ceux-ci l’ont appelé au trône.
Voici le texte du décret n°35 du 29 janvier 1831 sur le mode
de proclamation et d’acceptation du chef de l’Etat :
« Le Congrès national,
Décrète :
Art. 1. N… est proclamé Roi des Belges, à la condition
d’accepter la constitution telle qu’elle sera décrétée
par le Congrès national.
Art. 2. Il ne prend possession du trône, qu’après avoir
solennellement prêté, dans le sein du Congrès, le serment
suivant : « Je jure d’observer la constitution et les lois du peuple
belge, de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité
du territoire. » »
Le 3 février 1831, le Congrès national a décidé,
sur base du modèle ci-dessus, de proclamer roi des Belges, Louis
– Charles – Philippe d’Orléans, duc de Nemours (décret n°
40). Toutefois, vu le refus du roi Louis – Philippe d’accepter la couronne
pour son second fils, le Congrès national se retourne vers un autre
candidat et proclame roi des Belges S.A.R. Léopold – Georges – Chrétien
– Frédéric prince de Saxe-Cobourg (décret n°142
du 4 juin 1831 selon le canevas du décret du 29/1/1831.
Le prince Léopold prêtera serment de roi des Belges le
21 juillet 1831.
En effet, jusqu’alors, la famille royale n’a pas de titre ni nom « générique ». Le Roi a octroyé des titres de « Duc de Brabant » ou « Comte de Flandre ou de Hainaut» à ses enfants (cf. infra), mais ce n’est pas un nom.
En outre, les princes qui ne se sont pas vu accorder un titre tels que ceux définis ci-dessus n’ont eux ni nom ni titre belge. C’est ce qui est arrivé en janvier 1891 lors du décès du prince Baudouin. Son acte de décès ne mentionne aucun nom et ne fait ressortir que les titres allemands de duc de Saxe et de Prince de Saxe – Cobourg – Gotha.
Pour une dynastie nationale, n'avoir que des titres allemands n'était pas du meilleur effet !
Le rapport au Roi (qui accompagne toujours un projet d’arrêté
royal afin que le roi sache ce qu’on lui propose) de cet arrêté
royal du 14/3/1891 est à ce sujet très révélateur
:
"A plusieurs reprises, des titres empruntés à l'histoire
de nos provinces ont été conférés à
des princes de la famille royale, et le présent s'est ainsi trouvé
rattaché aux souvenirs du passé. Mais ce n'était là
que des concessions personnelles et, après 60 ans d'une vie nationale
à laquelle la maison royale est si indissolublement liée,
ses membres ne portent ni nom ni titre qui les rattachent directement au
pays.
Dans le sein de la grande famille belge où, à tous les
titres, ils sont les premiers, on ne les désigne que par leur prénom,
mais à l'étranger, on qualifie nos princes et princesses
du nom de la Belgique et tel est bien leur nom qui leur revient.
Nous avons la conviction, Sire, de répondre au vœu de tous,
en soumettant à la signature royale un arrêté qui leur
confère ce nom, emprunté au présent et non plus au
passé, qui résume en lui les souvenirs, les traditions et
les espérances dont la dynastie est le symbole."
Voici l'arrêté royal du 14/3/1891:
"Art. 1er. Dans les actes publics et privés qui les concernent,
les princes et les princesses issus de la descendance masculine et directe
de feu Sa Majesté Léopold Ier, seront qualifiés de
princes et princesses de Belgique, à la suite de leurs prénoms
et avant la mention de leur titre originaire de duc ou duchesse de Saxe.
Les princesses unies par mariage aux princes de notre maison royale
seront qualifiées de la même manière à la suite
des noms et titres qui leur sont propres."
Par cet arrêté royal, les princes belges ont un nom (de
Belgique) et un titre (prince).
En outre, les personnes qui épousent un prince de Belgique deviennent
aussi de plein droit princesses de Belgique. Cela va au-delà de
la coutume par laquelle la femme d'un prince est une princesse. Son statut
d'épouse lui confère le titre de princesse de Belgique. (Ainsi
Melle X épouse le prince Y de Belgique. Elle peut se faire appeler
princesse X de Belgique, alors que, sans cet arrêté royal,
elle n'aurait pu porter que le titre de princesse Y de Belgique.)
Voici le texte de l’arrêté royal du 2/12/1991 (attention
c'est l'ancienne numérotation des articles de la constitution) :
"Baudouin, Roi des Belges,
A tous, présents et à venir, Salut.
Vu les articles 60 et 75 de la Constitution;
Considérant qu'en vertu des nouveaux articles 60 et 61 de la
Constitution, il est indiqué que le titre de Prince ou de Princesse
de Belgique soit accordé en ligne directe, aussi bien féminine
que masculine de S.A.R. le Prince Albert,(...), Prince de Liège,
Prince de Belgique;
Sur proposition de Notre Premier Ministre et de Notre Ministre des
Affaires Etrangères,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Art. 1er. Dans les actes publics et privés qui les concernent,
les Princes et les Princesses issus de la descendance, en ligne directe
de S.A.R. le Prince Albert,(...), Prince de Liège (sic), Prince
de Belgique, seront qualifiés Princes et Princesses de Belgique,
à la suite de leurs prénoms.
Art. 2. L'arrêté Royal du 18/3/1891, qualifiant Princes
et Princesses de Belgique les Princes et Princesses issus de la descendance
de feu Sa Majesté Léopold Ier, est abrogé."
Une autre implication de cet A.R. est que, dorénavant, les épouses des Princes de Belgique ne sont plus Princesse de Belgique de plein droit. Il faut que ce soit concédé par un nouvel arrêté royal (cf. infra 2.3 et 2.4).
La modification de la constitution entérine juridiquement le fait que la descendance du second mariage de Léopold III n'est plus dynaste. En effet, aucun A.R. ou loi n'avait spécifié que le Prince Alexandre n'était pas successible au trône. Même si le Roi Léopold III l'avait prétendu, rien ne s'opposait à l'accession du Prince Alexandre en cas de décès prématuré des Princes Baudouin ou Albert. Cet arrêté royal va dans le même sens, puisqu’il prévoit également que, si le Prince Alexandre avait une descendance, ses enfants ne seraient plus Prince ou Princesse de Belgique.
Quant à leur titre, les prince et princesses Alexandre, Marie – Christine, Marie – Esméralda, Joséphine – Charlotte ou l’ex – Reine Marie-José peuvent ou pouvait continuer à le porter. L’A.R. de 1891 a été abrogé et ne compte donc plus pour le futur, mais les effets d’une application passée sont toujours valides.
Voici le texte de l’A.R. du 10/11/95,
"Art. 1er. Dans les actes publics et privés qui le concernent,
l'Archiduc Lorenz – Otto – Carl - Amedeus d'Autriche-Este, époux
de Notre Fille bien-aimée, la Princesse Astrid – Joséphine
– Charlotte – Fabrizia – Elisabeth – Paola - Marie, Princesse de Belgique,
sera qualifié Prince de Belgique à la suite des noms et titres
qui lui sont propres."
Ce titre vient évidemment après les divers nom et titres auquel le prince a droit selon sa naissance et la tradition.
Vu l’abrogation de l’A.R. de 1891, une fois mariée, Mathilde n’aurait été que la Princesse Philippe de Belgique. Par conséquent, pour lui donner une statut propre, le Roi a concédé que Mathilde puisse également être qualifiée de Princesse de Belgique.
Voici le texte de l’A.R. du 8/11/1999 :
« ALBERT II, Roi des Belges,
A tous, présents et à venir, Salut.
Vu l'article 113 de la Constitution;
Voulant donner un témoignage public de Notre haute bienveillance
à Mademoiselle Mathilde d'Udekem d'Acoz à l'occasion de son
prochain mariage avec notre Fils bien-aimé, le Prince Philippe;
Sur la proposition de Notre Premier Ministre et de Notre Ministre des
Affaires étrangères,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Article 1er. Dans les actes publics et privés qui la concernent,
Mademoiselle Mathilde, Marie, Christine, Ghislaine d'UDEKEM d'ACOZ sera
qualifiée Princesse de Belgique à la suite des noms qui lui
sont propres.
Art. 2. Le présent arrêté entre en vigueur le 4
décembre 1999.
Art. 3. Notre Premier Ministre et Notre Ministre des Affaires étrangères
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution
du présent arrêté.
Donné à Bruxelles, le 8 novembre 1999. »
2.4.2. Sortons un peu du sujet afin de fournir aux lecteurs les textes officiels qui ont entouré le mariage du Prince Philippe et de la Princesse Mathilde. Voici l’arrêté royal qui, comme le veut la constitution, a autorisé le Prince Philippe à prendre Mathilde pour épouse et ensuite l’acte de mariage signé en l’hôtel de ville de Bruxelles le 4/12/1999 :
· Voici le texte de cet A.R. du 19/9/99 autorisant Son Altesse Royale le Prince Philippe, Duc de Brabant, Prince de Belgique, à contracter mariage :
« ALBERT II, Roi des Belges,
A tous, présents et à venir, Salut.
Vu l'article 85, alinéa 2, de la Constitution,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Article unique. Est accordé le consentement prévu par
l'article 85, alinéa 2, de la Constitution au mariage de Notre Fils
bien-aimé, Son Altesse Royale le Prince Philippe, Duc de Brabant,
Prince de Belgique, avec Mademoiselle Mathilde d'Udekem d'Acoz.
Donné à Bruxelles, le 19 septembre 1999 »
· voici le texte de l’acte de mariage du 4/12/1999 :
« Acte de mariage
N° 708 L'an mil neuf cent nonante-neuf, le quatre décembre,
à dix heures, devant Nous, Messire François-Xavier Chevalier
de Donnea, Ministre d'Etat, Membre de la Chambre des Représentants,
Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Officier de l'Etat Civil, Grand Officier
de l'Ordre de Léopold, assisté de Marceline Van Baerlem,
Echevine de la Ville de Bruxelles, comparaissent à l'Hôtel
de Ville :
Son Altesse Royale le Prince Philippe Léopold Louis Marie, Duc
de Brabant, Prince de Belgique, Sénateur, Grand Cordon de l'Ordre
de Léopold, titulaire de diverses distinctions honorifiques étrangères,
né à Bruxelles, deuxième district, le quinze avril
mil neuf cent soixante, domicilié à Bruxelles, rue Brederode
16, fils majeur de Sa Majesté le Roi Albert II Félix Humbert
Théodore Christian Eugène Marie, Roi des Belges, Prince de
Belgique, Grand Maître de l'Ordre de Léopold, titulaire de
diverses distinctions honorifiques étrangères, et de son
épouse Sa Majesté la Reine Paola Margherita Maria-Antonia
Consiglia des Princes Ruffo di Calabria, Princesse de Belgique, Grand Cordon
de l'Ordre de Léopold, domiciliés à Bruxelles, d'une
part;
et :
Demoiselle Mathilde Marie Christine Ghislaine d'Udekem d'Acoz, née
à Uccle, le vingt janvier mil neuf cent septante-trois, domiciliée
à Bastogne, Losange 2, fille majeure de Messire Patrick Paul François
Xavier Marie Ghislain d'Udekem d'Acoz, Ecuyer, et de son épouse
Anne-Marie Comtesse Komorowski, domiciliés à Bastogne, d'autre
part;
Lesquels Nous ont requis de procéder à la célébration
du mariage projeté entre Eux.
Les publications ont été faites à Bruxelles, le
quatorze novembre mil neuf cent nonante-neuf et à Bastogne à
la même date.
Aucune opposition audit mariage ne Nous ayant été signifiée,
faisant droit à la réquisition des Parties comparantes précitées,
après Leur avoir donné lecture des pièces relatives
à Leur état, comme aussi du chapitre VI du Titre V du Livre
I du Code Civil, Nous avons demandé à Son Altesse Royale
le Prince Philippe de Belgique et à Demoiselle Mathilde, plus amplement
qualifiés ci-dessus, s'Ils voulaient se prendre pour mari et pour
femme; chacun d'Eux ayant répondu séparément et affirmativement,
avons prononcé au nom de la Loi, qu'Ils sont unis par le mariage.
Les Epoux Nous ont déclaré avoir adopté comme
conventions matrimoniales le régime de la séparation de biens
pure et simple, suivant acte reçu le cinq novembre mil neuf cent
nonante-neuf par le notaire James Dupont, résidant à Bruxelles.
Dont acte fait en présence de Son Altesse Impériale et
Royale l'Archiduc Siméon Charles Eugène Joseph Léopold
d'Autriche, ni parent ni allié des Epoux, âgé de quarante
et un ans, domicilié à Weiler (Autriche), de Son Altesse
Royale le Prince Henri Gabriel Félix Marie Guillaume de Luxembourg,
cousin de l'Epoux, âgé de quarante-quatre ans, domicilié
à Luxembourg (Grand-Duché de Luxembourg), de Demoiselle Elisabeth
Marie Hedwige Ghislaine d'Udekem d'Acoz, soeur de l'Epouse, âgée
de vingt-deux ans, domiciliée à Bastogne, et de Demoiselle
Stéphanie Priscilla Marie-Anne Jane de Radigues de Chennevière,
ni parente ni alliée des Epoux, âgée de vingt-quatre
ans, domiciliée à Forest.
Après lecture, les comparants et les témoins signent
avec Nous ».
"L'an 1835, le 12 du mois d'avril à l'heure de midi, moi Nicolas-Jean
Rouppe, bourgmestre et officier de l'état-civil de la ville de Bruxelles,
chevalier de l'ordre de Léopold, me suis transporté au palais
de LL. MM. le
roi et la reine des Belges, demeurant et domiciliés en cette
ville, afin d'inscrire dans le registre des actes de naissance le prince
dont est accouchée Sa Majesté Madame Louise-Marie-Thérèse-Charlotte-Isabelle
d'Orléans, reine des Belges, à quel effet Sa Majesté
Léopold Georges-Chrétien-Frédéric, roi des
Belges, m'a fait reconnaître, en présence des témoins
ci-après indiqués, que l'enfant qu'on lui présentait,
et que j'ai reconnu avec les témoins ci-après indiqués
être du sexe masculin, est né au Palais de Bruxelles, le jeudi
9 avril courant à 10h15 du soir, que Cet enfant est fils naturel
et légitime de Sa Majesté, le déclarant Léopold
Georges – Chrétien - Frédéric, roi des Belges, et
de Sa Majesté Madame Louise – Marie – Thérèse – Charlotte
- Isabelle d'Orléans, reine des Belges, que le prince nouveau né
portera les noms de Léopold-Louis-Philippe-Marie-Victor.(...)"
Ainsi, le rapport au Roi présenté par le Ministre pour le futur arrêté royal mentionne-t-il :
"Dans les divers Etats de l'Europe, les usages qui règlent les
noms et les titres des membres des maisons souveraines varient. En Angleterre,
aux Pays-Bas, en Espagne, au Royaume des Deux-Siciles, l'héritier
présomptif, fils du Roi, a un titre invariablement attaché
à cette position. La France ancienne avait adopté le titre
de Dauphin ; la France nouvelle a pris celui de Duc d'Orléans, qui
désignait le chef de la Branche régnante : toutefois, l'ordonnance
du 13/8/1830 qui a réglé ce point ne s'explique pas sur la
transmission. D'autres monarchies ne distinguent le fils aîné
du souverain que par la qualification de prince impérial ou royal.
Quant aux princes puînés, le système des titres
et le système qui les désigne par leur prénom et le
nom de l'Etat, sont également admis. En usant, en faveur des princes,
ses fils, du droit que lui confère l'article 75 (maintenant 113)
de la constitution, Votre Majesté obéira à des considérations
d'un ordre élevé et qu'appréciera le sentiment public.
Vous pourrez, Sire, emprunter à l'histoire des noms qui vivent
dans la mémoire du peuple ; qui, en renouant la chaîne des
traditions du pays, attacheront à la monarchie nouvelle, symbole
et force de l'unité nationale, la puissance des souvenirs d'un autre
temps, et viendront confondre sur des têtes chères aux Belges,
les gloires du passé avec les espérances de l'avenir.
C'est dans ces vues qu'a été rédigé le
projet d'arrêté que, d'accord avec mes collègues, j'ai
l'honneur de soumettre à l'approbation de Votre Majesté,
et qui attribue à l'héritier présomptif de la couronne
belge le titre de Duc de Brabant et au prince Philippe-Baudouin, celui
de comte de Flandre.
Je suis avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté,
le très-humble, très-dévoué et très-fidèle
serviteur. (s) LEBEAU."
L'Arrêté Royal du 16 décembre 1840 comprend les
2 articles suivants :
"Art 1er. Notre fils bien-aimé le prince Léopold-(...)
prendra le titre de Duc de Brabant. Ce titre sera toujours à l'avenir,
porté par le prince fils aîné du roi, et, à
son défaut, par le prince petit-fils aîné du roi.
Art. 2. Notre fils bien-aimé le prince Philippe-(...) prendra le titre de comte de Flandre."
Dès 1840, le titre de Duc de Brabant est attribué à
l'aîné du Roi. Cet arrêté Royal est toujours
en vigueur et n'a donc jamais été abrogé. Par conséquent,
le Prince Philippe porte actuellement ce titre.
Toutefois, même si le rapport au Roi parle du prénom et
du nom du pays pour les puînés, aucun acte officiel n'est
venu le concrétiser. Seuls les usages et coutumes veulent qu'un
fils de Roi soit titré le prince N de ..., par exemple, le prince
Philippe de Belgique pour le comte de Flandre. Dès lors, pour éviter
cet état de fait, le gouvernement de l'époque a voulu donner
un titre au fils puîné du roi. Comme nous l’avons vu plus
haut, le gouvernement remédiera à ce problème par
l’A.R. de 1891.
Le titre de comte de Flandre est attribué ad personam. Il n'est
pas héréditaire.
è Par cet arrêté, les deux fils du Roi ont pu être
appelé d'un titre propre.
Voici l'A.R. du 2/2/1910 :
"Albert, etc,
Revu l'arrêté du 16/12/1840, par lequel SM Léopold
Ier décide que le titre de duc de Brabant sera à l'avenir
toujours porté par le prince fils aîné du Roi et, à
son défaut, par le prince petit-fils aîné du Roi ;
Revu l'arrêté du 14/3/1891, par lequel S.M. Léopold
II statue que les princes et les princesses issus de la descendance masculine
et directe de feu Sa Majesté Léopold Ier, seront qualifiés
de princes et princesses de Belgique,
(...)
Art. 1. Le titre de duc de Brabant, porté par le prince fils
aîné du Roi et, à son défaut, par le prince
petit-fils aîné du Roi, précédera son titre
de prince de Belgique.
Art. 2. Notre fils bien-aimé, le prince Charles-... prendra
le titre de comte de Flandre qui précédera également
celui de prince de Belgique."
Dorénavant, le titre complet du prince Léopold sera S.A.R. le prince Léopold, duc de Brabant, prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha. Les titres allemands viennent après les titres belges selon l'A.R. de 1891.
Cet A.R. de 1910 n'a pas désigné le caractère héréditaire du titre de comte de Flandre. Ce titre est ad personam pour le prince Charles, futur Régent du Royaume de 1944 à 1950.
Voir le Moniteur Belge, 17 octbore 2001.
"Léopold, etc,
Voulant, à l'occasion de la naissance de notre petit-fils bien-aimé,
établir un nouveau lien entre la Nation et notre Dynastie;
Revu notre arrêté du 16/12/1840 (...)
art. 1er. Notre petit-fils bien-aimé, le prince Léopold-Ferdinand-Eli-Victor-Albert-Marie
portera le titre de comte de Hainaut.
art 2. Notre ministre des affaires étrangères est chargé
de l'exécution du présent arrêté."
Cet arrêté était précédé d'un
rapport au Roi de la même veine que celui qui a instauré les
titres de duc de Brabant et de comte de Flandre. Ce rapport fait également
référence au souvenir de l'ancien titre.
Ce titre n'est pas héréditaire.
A ce moment, cet enfant est le premier petit-fils successible de Léopold
Ier et l'héritier du trône, après le duc de Brabant.
Le gouvernement demande donc au roi de lui attribuer un titre pour renforcer
le lien entre la dynastie nouvelle et le passé du pays. Ainsi, le
gouvernement cherche à asseoir la légitimité de la
dynastie belge en faisant ressortir le fait qu'elle est l'héritière
des anciennes principautés.
Voici le texte de l'A.R. du 10/9/1930 :
"(...)
Art.1er. Notre Petit-Fils bien aimé, le Prince Baudouin-(...),
portera le titre de Comte de Hainaut. Ce titre précédera
celui de Prince de Belgique.
Art. 2. Le fils aîné du Duc de Brabant portera toujours
ce titre à l'avenir. Il l'abandonnera lorsqu'il prendra à
son tour celui de Duc de Brabant.
(...)."
Voici le rapport au Roi de cet arrêté royal :
"Sire,
Le Roi Léopold Ier, dès le début de Son Règne,
a tenu à établir des liens étroits entre le pays et
la Dynastie. C'est dans ce but qu'il a fait revivre les titres de Duc de
Brabant, de Comte de Flandre et de Comte de Hainaut, qui ont glorieusement
brillé dans notre histoire.
Le dernier de ces titres n'est plus porté aujourd'hui. Nous
avons l'honneur de proposer au Roi de l'attribuer au jeune prince dont
la naissance vient de combler les voeux de la Famille Royale et du peuple
belge.
Votre Majesté, en agréant notre proposition, continuerait
une tradition répondant au sentiment de nos populations toujours
attachées aux souvenirs du passé.
Nous avons l'honneur d'être, avec le plus profond respect, Sire,
de Votre Majesté, les très humbles, très fidèles
et très obéissants serviteurs."
Voir le Moniteur Belge, 17 octbore 2001.
Voici le texte de l'A.R. du 7/6/34 :
"(...) Art.1er. Notre Fils bien aimé, le Prince Albert-(...),
portera le titre de Prince de Liége. Ce titre précédera
celui de Prince de Belgique.
(...)"
Voici le rapport au Roi de motivation introduit par les Ministres:
"Sire,
Au jour de son avènement, Votre Majesté a tenu à
marquer que Son désir le vif était d'élever les Princes
Royaux dans l'amour de la Patrie.
Répondant à ce sentiment, nous avons l'honneur de proposer
au Roi d'attribuer au Prince, dont la naissance vient de réjouir
la Famille Royale et la Nation, le titre de Prince de Liége, afin
d'associer, intimement, dès Son premier âge, le jeune Prince,
aux souvenirs glorieux de la Belgique.
En agréant notre proposition, Votre Majesté resserrait
encore les liens qui unissent la Dynastie au Pays.
(...)".
Petite note : Prince de Liége et non Prince de Liège.
En effet, dans l'A.R., Liège est écrit Liége avec
un accent aigu et non un accent grave. C'est l'ancienne orthographe du
nom. Actuellement Liège ne s'écrit plus qu'avec un accent
grave.
Ce titre de Prince de Liége a été (re)créé
en hommage à la résistance de la Ville de Liège lors
de la première guerre mondiale.
Ce titre était un titre ad personam.
Ces titres, même si ils ne représentaient rien en Belgique,
existaient. Les Rois Léopold Ier, Léopold II et Albert Ier
au début de son règne les considéraient comme faisant
partie de leur « patrimoine ». On y fait d’ailleurs mention
dans l’arrêté royal de 1891 (cf. supra).
Toutefois, à l’issue de la première guerre mondiale,
à l’instar de son cousin anglais George V, Albert Ier renonça
à l’usage de ces titres allemands. Néanmoins, je n’en ai
jamais vu une quelconque trace dans un acte officiel (tel qu’un arrêté
royal).
En conclusion, on peut dire qu’actuellement, tous les membres de la
famille royale porte au moins le titre de Prince de Belgique. Seul le Prince
Philippe (et le Roi – évidemment) est titulaire d’un titre supplémentaire,
celui de Duc de Brabant.
Néanmoins, alors qu’au XIXè siècle, on cherchait
à qualifier les princes d’un titre faisant référence
au passé, ce n’est plus du tout le cas actuellement, puisque le
Prince Laurent et la Princesse Astrid ne se sont pas vu attribuer de titres.
En outre, le Prince Philippe est rarement qualifié de Duc de Brabant
dans les communiqués officiels du Palais.
Toutefois, si les Prince Philippe et Mathilde avaient un enfant, celui-ci
se verrait automatiquement conféré le titre de Comte(sse)
de Hainaut. [note: le titre fut en fait aboli juste avant la naissance de leur fille Elisabeth
en Octobre 2001.]
Peut-être cela recréerait-il un engouement pour
l’octroi d’un titre aux autres membres de la famille royale. Mais j’en
doute…